Les prix du pétrole reculaient pour la cinquième séance consécutive jeudi en cours d’échanges européens alors que la hausse de la production américaine désarçonne les investisseurs qui tablaient sur une hausse des prix.
Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 65,02 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 49 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour le contrat de mars cédait aussi 49 cents à 61,30 dollars.
Les prix du brut, qui avaient atteint leurs plus hauts depuis décembre 2014 il y a deux semaines, ont chuté de plus de 8% depuis. Le Brent a atteint vers 10H25 GMT son plus bas depuis un mois et demi à 65,01 dollars, tandis que le WTI a touché 61,22 dollars, à son plus bas depuis un peu plus d’un mois.
« Les données hebdomadaires sur les réserves américaines de mercredi ont confirmé les chiffres mensuels pessimistes de l’EIA (Agence américaine d’information sur l’Energie) de la veille« , a résumé Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
Les deux rapports ont confirmé la hausse de la production américaine, l’hebdomadaire faisant même état pour la première fois d’une production dépassant les 10 millions de barils par jour en moyenne.
« Il faut se rappeler que cette hausse de la production s’explique par les gains des prix de 2017, alors que la dernière hausse (entre mi-décembre et janvier, ndlr) donnera certainement lieu à une nouvelle crise de croissance au deuxième semestre 2018« , ont prévenu les analystes de JBC Energy.
« Il y a un risque réel de surproduction si l’OPEP n’accepte pas de perdre des parts de marché« , ont résumé les analystes de Commerzbank.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole s’est déjà associé à dix autres producteurs, dont la Russie, pour limiter sa production et rééquilibrer le marché.
Mais la hausse des prix entraînée par cette mesure, appliquée depuis début 2017, a permis aux producteurs indépendants américains de relancer leurs coûteuses exploitations de pétrole de schiste.
L’accord de l’OPEP a déjà été renouvelé deux fois et court actuellement jusqu’à fin 2018.
Par ailleurs, la force du billet vert pèse sur les investisseurs qui utilisent d’autres devises pour acheter des barils dont le prix est établi en dollar.