Les cours du pétrole risquent de redescendre sous la barre des 50 dollars, selon les observateurs du marché pétrolier. Pour Abdelamajid Attar, s’exprimant lors d’une déclaration hier à un quotidien londonien « les résolutions de l’OPEP à réduire l’offre pétrolière aboutira à rehausser les prix du baril, c’est précisément ce qui va permettre aux américains de relancer leurs forages en vue de combler le manque à gagner, généré par la baisse des prix.
C’est ce qui va augmenter de façon sensible, l’offre et fera baisser les prix du baril en deçà des 50 dollars ».
Pour sa part l’AIE (l’agence internationale de l’énergie) a indiqué cette semaine, que « la production du pétrole de schiste américain a besoin de voir les prix du baril atteindre les 60 dollars pour amortir les coûts de productions ».
Or, avec les dernières orientations de l’OPEP sur le gel ou la baisse de la production mondiale de pétrole, susceptibles de porter les prix au delà de 60 dollars, après la prochaine réunion à Vienne. Il est clair que le pétrole de schiste américain reprendra son droit de cité, et régnera sur le marché, et ce après s’être adapté à des productions à 40 dollars le baril.
Par ailleurs, le ministre saoudien de l’énergie, Khaled El Falah, a adressé une invitation à son homologue russe, Alexandre Novak, pour prendre part aux travaux de la réunion des ministres du pétrole des pays du golf qui se tiendra bientôt à Riadh en vue de redoubler d’efforts pour stabiliser le marché pétrolier « la Russie est l’un des plus grands producteurs de pétrole hors OPEP, son influence sur le marché est incontestable » a précisé El Falah.
En outre, le ministre russe de l’énergie considère que « cette réunion est un indicateur clair de collaboration entre les producteurs et les exportateurs », précisant, qu’ « il apporterait de nouvelles propositions à cette réunion ».
Le ministre iranienne du pétrole Bijan Namdar Zangeneh, voit une urgence à l’aboutissement d’un consensus OPEP/non OPEP.
Cette situation s’ouvre sur une équation à deux inconnues. La première réside dans le fait que les acteurs de la scène énergétique tentent d’augmenter les prix du baril au dessus de 60 dollars, alors que c’est justement ce qui déclenchera la reprise de la production du pétrole de schiste américain.
Si ce scenario venait à se réaliser et que réellement la production américaine fasse chuter les prix du baril à nouveau, qu’en sera-t-il des nouvelles ventilations de la loi de fiances 2017, basée sur un prix référentiel de 50 dollars ?
Il va sans dire que dans ce cas, toute l’élaboration du budget nationale serait à revoir.
En somme, l’interrogation majeure pour les observateurs dans ce cas de figure, serait de savoir comment se fait- il que tous les acteurs du marché pétrolier, plaident pour un retour à la hausse des prix du baril ? Ignorent- ils à ce point l’impact de la production américaine et son influence sur les prix du baril ?
Sidali Amzal