Au moment où tous les travailleurs du pays se préparent à célébrer le double anniversaire du 24 février, date de création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) en 1956 et celle de la nationalisation des hydrocarbures en 1971, le doute plane toujours sur la crédibilité de la représentativité du Syndicat. En fait, ces dernières années, malgré les efforts consentis par les responsables de l’UGTA pour défendre et préserver les droits des travailleurs, sa crédibilité est remise en cause. La majorité des travailleurs des différents secteurs se disent lésés et marginalisés. Pourtant, l’UGTA occupe souvent le devant de la scène dans la plus part des événements comme la réunion de la tripartite vu la confiance que lui fait le Gouvernement. Mais plusieurs questions se posent : est-ce que l’Union est aujourd’hui capable de défendre les droits des travailleurs, comment peut-elle reconquérir la confiance de ces derniers ? Des questions dont les réponses ne peuvent êtres données que par l’UGTA elle-même.
Création de l’UGTA
Celui qui a consulté, la veille de cette commémoration, le site de l’UGTA, il a pu sans nul doute remarquer qu’aucun mot n’a été écrit sur cette célébration de cette année. Il peut trouver tout de même l’historique de l’UGTA qui est née le 24 février 1956, en pleine guerre d’indépendance, et avait pour but principal de mobiliser les travailleurs pour lutter contre le colonialisme. Ce syndicat a été crée sur orientation FLN suite à l’initiative dirigeant de la « Révolution », Abane Ramdane et d’Aïssat Idir, directeur de la commission centrale ouvrière pendant 10ans.
L’UGTA aujourd’hui
Après avoir participé à l’œuvre de construction nationale sous l’égide du FLN comme organisation de masse en lui assignant le rôle de mobilisation des travailleurs autour de son programme et de ses objectifs, l’UGTA entame dés son huitième congrès tenu en 1990 sa mutation en se déclarant comme organisation syndicale démocratique, revendicative et indépendante de toute tutelle. Dans un contexte où le droit syndical est reconnu par la constitution à tous les citoyens algériens, l’UGTA définit toujours comme une organisation syndicale unitaire ouverte à tous les travailleurs.
L’UGTA fonctionne, d’après les informations publiées sur le site de l’Union, selon deux types de structures les structures horizontales, contrôlées par des instances locales et des wilayas régions), couvrent géographiquement le pays. Elles sont chargées principalement de garantir la représentation syndicale, l’adhésion des travailleurs, et de coordonner et motiver les événements syndicaux. Les structures verticales, contrôlées par le conseil du syndicat d’entreprise, le conseil du syndicat national et la Commission Exécutive de la Fédération, négocient au sein d’un secteur donné. Elles ont pour tâches principales la négociation des conventions collectives, des conditions de travail, et l’élargissement des oeuvres sociales (mutuelles…) Les modalités d’organisation, les objectifs et les relations de ces structures sont définis par le règlement intérieur de l’UGTA.
L’UGTA fait l’objet de critiques
Il faut dire que depuis quelques temps, l’UGTA fait l’objet de plusieurs critiques et constitue une cible pour certains syndicats autonomes te même des partis politiques. L’organisation, est accusée, à tort ou à raison, d’évoluer au détriment du travailleur. Des grèves répétées sont enregistrées dans plusieurs secteurs d’activité, dans les entreprises. Le meilleur exemple est celui des travailleurs de la SNVI de Rouibé qui se révoltés tout récemment contre leur situation sociale jugée précaire. Certains travailleurs reprochent en fait à l’UGTA de ne pas défendre assez les travailleurs. D’autres reprochent à la centrale d’avoir abandonné la revendication de la suppression de la 87-bis lors des négociations de la tripartite en se contentant seulement de la revalorisation du SNMG, qui ne concerne qu’une partie infirme des salariés, précisent-ils. Le secrétaire général du syndicat d’entreprise, M. Benmouloud, impute cette situation aux responsables de la centrale syndicale qui “n’écoutent pas la base”. « Ce sont là les conséquences d’un manque de dialogue et de concertation entre le sommet et la base de l’UGTA », selon lui.
Les travailleurs de la SNVI, comme d’autres, reprochent aux responsables de l’UGTA, à leur tête le patron de la Centrale syndicale, de ne pas tenir compte de l’avis de la base. Mais selon certains spécialistes, l’UGTA, au lieu de trouver les meilleurs mécanismes pour retrouver la confiance des travailleurs, elle accuse ouvertement des parties de comploter contre l’organisation et qui cherchent à porter atteinte à sa crédibilité.
En attendant que tous cela change, la célébration de cette journée vient avant tout, secouer les esprits, et rappeler que l’intérêt des travailleurs passe avant tout, car le pays a besoin, de toutes les énergies, celles des responsables et des travailleurs afin de faire face à cette crise économique qui secoue le pays.
Imène A.