Le président du RCD, Mohcine Belabbas a été convoqué par la gendarmerie nationale. C’est ce qu’il a fait savoir ce jeudi 25 juin 2020 lors de son passage sur la radio web « Radio M ».
« J’ai reçu une convocation de la gendarmerie nationale et je compte bien m’y rendre demain » a révélé Mohcine Belabbas.
La mise en demeure du ministère e l’intérieur
Mardi, le ministère de l’Intérieur a adressé une mise en demeure au parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) l’accusant de violations « récurrentes et flagrantes » de la Constitution, la législation et la réglementation en vigueur, notamment la loi organique relative aux partis politiques et la loi relative aux réunions et manifestations publiques, précise un communiqué de ce ministère diffusé par l’agence officielle APS.
Selon la même source, la mise en demeure précise que les violations relevées sont principalement l’atteinte aux spécificités et symboles de l’Etat, permission à une organisation illégale tendant à porter atteinte à l’unité nationale de faire des déclarations tendancieuses lors d’une réunion publique autorisée au Parti, exploitation du siège du parti pour la tenue de réunions par une organisation non agréée.
Il s’agit également de l’exploitation du siège du Parti pour des activités hors ses objectifs tracés, notamment l’hébergement de personnes étrangères au parti à des fins de mobilisation et participation à des actions visant à porter atteinte à l’ordre public, ainsi que des appels répétés à l’organisation de rassemblements et manifestations non autorisés à même de troubler l’ordre public et entraver le bon fonctionnement des institutions publiques et l’incitation à leur fermeture par certains élus locaux du parti sans intervention de l’instance dirigeante pour empêcher la déviation de la voie démocratique, a-t-on précisé.
Parmi ces violations, selon le document, figurent en outre « les appels lancés à l’organisation d’activités non-autorisées sur la voie publique, ce qui constitue une violation des dispositions réglementaires visant la prévention et la lutte contre la propagation de la pandémie de Coronavirus et l’exposition de la santé et la sécurité des citoyens à la contamination ».
En vertu de cette mise en demeure, le ministère a demandé au Parti de « cesser ces violations et à conformer ses activités politiques aux dispositions de la Constitution, de la loi organique relative aux partis politiques et de la loi relative aux réunions et manifestations publiques sous peine de prise des mesures prévues par la loi ».
La réaction du RCD
Le lendemain de la mise en demeure du ministère de l’intérieur, le RCD a répondu dans un communiqué publié sur Facebook. Le RCD a indiqué que « le courrier en question liste une série de supputations évasives sans aucune précision sur les faits, dates, lieux et autres personnes éventuellement incriminées par ce texte. »
Le parti a estimé que « dans les faits, cette missive, signée par le Secrétaire général du ministère de l’intérieur vient en violation de la Constitution en vigueur et des lois qui garantissent l’exercice des activités politiques et partisanes pour tout parti légal. »
« Pour le reste, le RCD ne se réduit pas à un agrément ou à des locaux. C’est d’abord un courant de pensée, une histoire dans le combat démocratique et un idéal de société partagé par des milliers d’Algériennes et d’Algériens. », explique le RCD qui dénonce une « remise en cause du multipartisme ».
Le RCD voit dans cette correspondance une volonté « de persécution politique et de lynchage médiatique dans le but de porter atteinte à l’image d’un parti qui refuse de monnayer son autonomie décisionnelle et sa détermination à continuer la lutte pacifique pour une Algérie libre et démocratique. »