Faute de compter sur les cotisations pouvant être versées par un plus important nombre de salariés la CNR éprouve, depuis quelques années déjà, de fortes contraintes pour pouvoir payer leurs pensions à ses quelque 3,3 millions d’adhérents.
Il existe actuellement 2 personnes actives pour 5 retraités, alors que dans le meilleur des cas, il faudrait 5 personnes actives pour pouvoir financer la pension d’un retraité, une équation difficile à renverser compte tenu, en particulier, du sous-emploi.
Commentant, mardi, cette situation à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, le directeur général de la CNR, M. Slimane Melouka tiens à souligner que le déficit de financement auquel est confronté son organisme n’est pas un problème propre à l’Algérie.
Pour payer les retraites à ses ayant-droit, celui-ci explique que son organisme doit actuellement faire appel à deux sources principales que sont la Caisse nationale de sécurité sociale (CNAS), laquelle, précise-t-il, contribue par un apport financier de 80%, soit 50% des besoins de la caisse, auquel s’ajoute, dit-il, un complément versé par l’Etat, d’environ 18 à 20%.
La troisième source de financement dont dispose encore la CNR est représentée, indique encore M. Melouka, est constituée par une part de la fiscalité douanière prélevée par les Douanes nationales au titre de la loi de Finances de 2018, laquelle, précise-t-il, aura contribué, en 2019, à hauteur de 50 milliards de dinars, une somme prévue pour doubler en 2020.
Si, déclare ce dernier, la question de la nécessaire réforme du système de financement des retraites revient chaque fois au-devant de la scène, rien n’a encore été tranché sur ce sujet.
Pour l’intervenant il existe d’autres sources additionnelles de financement susceptibles d’être exploitées au bénéfice de la caisse de retraite, à l’exemple de prélèvements de taxes sur le tabac, sur la téléphonie mobile ou bien encore sur les médicaments.
Par rapport à l’idée de solliciter le Fonds national de réserve des retraites, lequel disposerait de plus de 600 milliards de dinars pouvant aider à essuyer une partie du déficit de la CNR, l’invité considère que celui-ci ne pourrait répondre qu’à des besoins équivalent à une année ajoutant, de plus, ajoute-t-il, il s’agit là d’une décision relevant des « plus hautes instances ».