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Retraite anticipée : Le gouvernement dépassé par la fronde des syndicats

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Le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats de différents secteurs semble être sérieusement engagé. Au cœur de la discorde la mesure contenu dans le projet de loi modifiant la loi n°83-12, portant sur la suppression de la retraite anticipée, imposant aux travailleurs d’atteindre l’âge de 60 an pour partir en retraite, et ce malgré un cumul de 32 ans de service.

C’est précisément ce qui a décidé le front social représenté par l’intersyndical à observer une grève de deux jours le 17 et 18 de ce mois, pour manifester le refus catégorique de cette mesure, au maintien des anciennes dispositions  «Le droit à la retraite proportionnelle est un acquis pour les travailleurs ayant cotisé à la CNAS pendant des années.» considère l’intersyndical. D’un autre coté ce dernier, revendique également le droit de participer à la prise de décisions et à l’élaboration du nouveau code du travail.

Les arguments du gouvernement

Selon un document émanant du ministère du Travail, et présenté lors d’une journée d’information co -animée par le ministère et la centrale syndicale, jeudi passé  «Le bilan cumulé de l’application du dispositif 97-13, de 1997 à 2016, montre que près de 890.000 retraités sont des bénéficiaires de retraite avant 60 ans, soit 52% du nombre total de pensions de retraite directes servis par le Système national de retraite, avec une charge financière annuelle de plus de 405 milliards de DA».

 A cela il faut ajouter, qu’au demeurant la CNR dépense  annuellement pour ses 3 millions pensionnaires, une facture de 870 milliards, pour un rapport de cotisant pour un retraité. Or, la norme de sécurité pour le maintien d’un équilibre financier de la caisse. Fort de ces arguments, le gouvernement tente d’expliquer que cela pourrait être un mal pour un bien. Dans le sens, ou l’application de cette mesure au moment ou la situation économique et financière du pays impose une rationalisation des dépenses, vise à pérenniser le système national de  retraite, avec redistribution parcimonieuse et équitable.

Ce que risque la CNR

Par ailleurs, selon les chiffres avancés par le document il est indéniable qu’à ce rythme la CNR allait crouler sous le poids du manque à gagner, et d’une impuissance à couvrir les pensions par les cotisations. Il est donc certain, que cette mesure vise également à éviter tout crash financier au sein de la caisse, et dont les répercussions impacteront lourdement les retraités d’aujourd’hui au même titre que ceux de demain.

En outre, des mesures spéciales seront prises à l’égard de certains métiers considérés comme pénibles. A cet effet, ce projet de loi prévoit, le maintien de l’âge minimum à la retraite de 60 ans, la possibilité à la femme travailleurs de prétendre à la retraite des l’âge de 55 ans, et de permettre u travailleurs de prolonger leurs départs en retraite au delà de 60 ans avec une limite de cinq ans. De son coté le secrétaire général de l’UGTA propose l’installation d’une commission de travail pur étudier les sources de financement de la CNR.

Les syndicats de l’éducation se rebiffent

De leur coté, six syndicats du secteur de l’éducation et composante majoritaire de l’intersyndical, ont décidé de boycotter la réunion prévue hier, entre le ministère de l’éducation, du Travail et de la sécurité sociale, et les différents syndicats. Ils argumentent ce choix par «  l’incapacité du secteur de l’éducation à prendre en charge leurs revendication. Cependant   tous leurs disponibilité pour la grève annoncée pour le 17  et 18 de ce mois, et affirment renouveler cette action de protestation si le gouvernement ne revoit cette décision de suppression de la retraite anticipée.

Le premier ministre répond aux députés

En outre, répondant au nom du Premier ministre, à une question orale d’un député portant la comptabilisation des années de service national, le ministre des relations avec le parlement Mahmoud Khedri précise que l’instauration de la retraite anticipée dans les années 90 était contenue dans les mesures exceptionnelles prévues pour la protection des salariés.

Dans le même sens, les périodes à comptabiliser ont été clairement définies « Vu le caractère exceptionnel de ce régime, le législateur a fixé clairement les périodes à comptabiliser pour en bénéficier, en déduisant les années de Service national, cette mesure étant un départ volontaire demandé par le travailleur avant l’âge de 60 ans, alors que ce dernier peut poursuivre sa carrière professionnelle jusqu’à 60 ans et prétendre à une retraite complète avec la période du Service national comptabilisée ».

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