Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé, jeudi soir lors d’une entrevue accordée à des responsables de médias nationaux (diffusée vendredi soir sur la télévision et la radio nationales), sur plusieurs sujets liés à la vie économique du pays. Le président Tebboune s’est exprimé notamment sur la Loi de finances complémentaires 2020 (LFC 2020), sur les réserves de change.
Le chef de l’Etat a affirmé que la loi de finances complémentaire de l’exercice 2020 comporterait un allègement de certains impôts et la suppression d’autres avec un durcissement du contrôle sur le commerce extérieur.
A une question sur une éventuelle augmentation des impôts à la lumière des difficultés financières que vit le pays actuellement, le président Tebboune a indiqué que la LFC 2020 ne prévoyait pas d’augmentation des impôts mais une réduction ».
Cette loi répond, a-t-il soutenu, à « une nouvelle vision économique » qui fera du budget un outil de développement notamment à travers des incitations, et non « un simple objet de crédit et de dépenses ».
Selon le président de la République, la LFC 2020 permettra d’accroître les recettes fiscales à travers l’élargissement de l’assiette fiscale et l’allègement d’une partie des impôts. Il est question de l’allègement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de la suppression de certains impôts ».Aussi, la LFC 2020 comprendra des dispositions visant à resserrer le contrôle sur les opérations d’importation pour éviter la surfacturation.
« Tout produit pouvant être fabriqué localement sera interdit à l’importation »
« Tout produit pouvant être fabriqué localement sera interdit à l’importation », a précisé le président Tebboune, soulignant qu’uniquement l’importation des intrants utilisés par les opérateurs dans la production de produits à des taux d’intégration locale élevés sera autorisée ».
« On œuvrera également à lutter contre le phénomène de monopole par les exportateurs des matières dont l’Etat subventionne les matières premières sur les produits de ces opérations d’exportation en plafonnant leur part à 50%, soit uniquement la valeur ajoutée de leurs activités », a ajouté M. Tebboune.
Dans le même contexte, le Président de la République a rappelé les mesures prises pour faire face à l’effondrement des recettes pétroliers du pays, notamment la réduction des dépenses de fonctionnement de 30%, un taux « susceptible d’être augmenté si nécessaire », ainsi que le report de projets de structures publiques.
Les réserves de change seront consommées lentement grâce à l’élimination de la surfacturation
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la cadence de consommation des réserves de change du pays sera moins rapide que les années précédentes grâce à « l’élimination » du phénomène de la surfacturation et du surcoût des projets en Algérie.
Lors d’une entrevue de presse avec des responsables de certains médias nationaux diffusée vendredi sur la télévision et la radio publiques, le Président Tebboune a déclaré en réponse à une question sur les raisons de l’optimisme qu’il affiche sur la possibilité de sortir de la situation économique que traverse le pays en raison du Covid-19 et la chute des prix du pétrole, que les raisons de cet optimisme sont la stabilité des réserves de change en Algérie.
« Nous avons éliminé le phénomène de la surfacturation et avons réussi, partant, à préserver près de 30 % de nos réserves de change », a soutenu le Président de la République.
Parmi les facteurs ayant permis de contrôler les réserves de change, le Président Tebboune a relevé « la maitrise des importations, en ce sens que nous n’importons que ce dont le pays a véritablement besoin ».
Pour le président, la valeur des produits alimentaires nécessaires dont a besoin le pays s’élève à près de 9 milliards de dollars par/an, ajoutant que beaucoup de produits importés auparavant seront fabriqués localement et par conséquent, interdits d’importation.
Les projets de logement ne s’arrêteront pas en dépit de la crise économique
Le président Tebboune a affirmé que les projets de logement ne vont pas s’arrêter en dépit des difficultés financières auxquelles fait face le pays, suite à la chute des cours du pétrole. « Les projets de logement ne s’arrêteront pas », a-t-il dit soulignant son « engagement dans ce sens ».
Assurant que « la question du logement est l’un des éléments les plus importants du programme du développement humain en Algérie », le président de la République a affirmé que les projets seront relancés « sans aucun problème », avec la mobilisation des assiettes foncières nécessaires. « Ces projets seront encore moins coûteux que l’on ne le pensait », a-t-il poursuivi.
APS