Notre pays est menacé par une crise financière et économique plus dangereuse que le Coronavirus, qui nous oblige à éviter les modes d’administration qui ont détruit le pays. C’est ce qu’estime l’ancien ministre et président du parti El Mouatana, Ali Benouari.
Dans son analyse de la situation économique actuelle de l’Algérie, face au Covid-19, il considère que c’est l’effondrement des prix du pétrole qui a précipité l’entrée de notre pays dans une grave crise économique.
« Si la crise sanitaire nous domine, la crise économique se développe de façon plus dangereuse », précise M. Benouari.
Le pays dispose, selon lui, encore de réserves financières (environ 50 milliards de dollars), mais si le travail n’est pas fait rapidement, « nous craignons que le pays ne fasse faillite avant que nos blessures ne guérissent de l’épidémie ».
M. Benouari présente ensuite des propositions afin de faire face à la situation. Il s’agit en premier lieu, selon lui, de réduire la valeur de la monnaie d’au moins 50% dans la première étape, ce qui peut éliminer l’impact de la baisse de 50% du prix du pétrole et ce qui entraînera une baisse des recettes fiscales pétrolières d’environ 1300 milliards de dinars, si le prix du pétrole reste à environ 30 $ à la fin Année.
Cette dévaluation de 50% contribuera à réduire les importations sans ingérence administrative et protégera également la production nationale, tout comme les tarifs, selon lui.
La dévaluation contribuera enfin à lutter contre la facturation excessive des importations et la fuite des produits subventionnés vers les pays voisins.
Il suggère aussi la suspension des accords de libre-échange avec l’Union européenne et les pays arabes, qui a contribué à la destruction de l’outil de production nationale, sans aucun bénéfice; cette suspension se poursuivra aussi longtemps qu’il faudra pour reconstruire une économie compétitive.
Il faut, selon lui, exiger l’impôt sur la méga richesse et faire une exonération fiscale pour les personnes à faible revenu et les startups. Cela est en attente de la création d’un système monétaire et financier élargi.
Il faut également, selon lui, revoir la politique de soutien actuelle, qui appauvrit le pays et ne profite qu’aux riches.