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Virus : l’ombre de la « Grande Dépression », le monde à la recherche de réponses concertées

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Les dirigeants mondiaux s’efforçaient jeudi de surmonter leurs divisions pour apporter des réponses concertées à la pandémie de Covid-19, dont le bilan devait dépasser les 90.000 morts dans la journée et qui menace la planète d’un désastre économique sans précédent.

Sans mâcher ses mots, la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a prévenu : cette pandémie aura « les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression » de 1929.

Alors que plus de la moitié de l’humanité est placée en quarantaine, des « secteurs entiers » de l’économie sont à l’arrêt, relève l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et un demi-milliard de personnes risquent de tomber dans la pauvreté, selon l’ONG Oxfam. « Les pauvres n’ont pas de revenus, encore moins d’économies. Mes enfants ne peuvent pas travailler, tout le monde a besoin d’aide », témoigne Maria de Fatima Santos, une habitante de la Cité de Dieu, une favela emblématique de Rio de Janeiro, au Brésil.

Dans la très prospère Californie, sur la côte ouest des Etats-Unis, le coronavirus décime l’emploi : tournages à l’arrêt à Hollywood, stades désertés, bars fermés… « personne n’a de travail », résume Zach Machtem, ingénieur du son de 32 ans.  « On est tous chez nous en standby (…), C’est la panique », se lamente-t-il, résumant l’anxiété des quelque 17 millions d’Américains qui ont perdu leur travail à cause de la pandémie.

La Banque centrale américaine a frappé un grand coup jeudi en annonçant 2.300 milliards de dollars de nouveaux prêts pour soutenir l’économie.

Une première en plus d’un quart de siècle, l’Afrique subsaharienne, particulièrement exposée, devrait entrer en récession en 2020, a prévenu la Banque mondiale.

Autre conséquence, l’Europe croule sous les invendus de produits frais, comme le lait et les fromages : « les vaches ont du mal à comprendre qu’il faut s’arrêter de produire », plaisante tristement Pierre Villiers, éleveur français.

Malgré le confinement, le coronavirus poursuit son implacable avancée : près de 89.000 morts à la mi-journée sur toute la planète, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de sources officielles.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché en nombre de cas (432.132, dont 14.817 décès), avec un nouveau record de 2.000 morts en 24 heures.

L’Europe reste le continent ayant recensé le plus de décès (62.402). L’Italie est la plus touchée (17.669 morts), suivie par l’Espagne (15.238), la France (10.869) et le Royaume-Uni (7.097).

Les soignants de tous les pays continuent de payer un lourd tribut à la pandémie : une centaine de médecins sont décédés en Italie. Mais ils poursuivent leur lourde tâche avec souvent un incroyable dévouement : « je n’ai pas peur d’être infectée, j’ai juste peur de ne pas pouvoir faire tout ce que j’ai à faire », confie une religieuse et médecin qui bataille contre la pandémie en Lombardie.

En Grande-Bretagne, un nouveau plafond de 938 morts a été recensé en 24 heures. La santé du Premier ministre Boris Johnson, en soins intensifs depuis dimanche après avoir été contaminé au Covid-19, « continue de s’améliorer » selon Downing Street.

En Espagne, le chef du gouvernement Pedro Sanchez a appelé ses compatriotes à ne pas « baisser la garde ».

L’OMS a mis en garde contre toute tentation d’assouplir précocement le confinement alors que l’Espagne, l’Italie et la France relèvent une tendance à la baisse de la tension hospitalière. Des pays comme l’Autriche, le Danemark, la Norvège, la Grèce et la République tchèque ont annoncé la levée prochaine de certaines restrictions. Mais dans le nord-est de la Chine, Suifenhe, une petite ville frontalière de la Russie, devenue un important point de transit routier, a été bouclée après l’arrivée de vagues de dizaines de voyageurs contaminés. Dans ce contexte, le Conseil de sécurité de l’ONU veut tenter jeudi de surmonter ses divisions, notamment sino-américaines, lors d’une réunion en visioconférence consacrée au Covid-19.  Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres devra parvenir à unifier une instance profondément divisée. Ce n’est « pas le moment » des critiques, a-t-il plaidé, mais celui de la « solidarité pour arrêter ce virus », alors que le président américain Donald Trump a vivement mis en cause l’OMS pour sa gestion de la crise et un supposé prisme pro-chinois.

L’administration américaine a renouvelé jeudi ses accusations contre l’agence onusienne, lui reprochant d’avoir « privilégié la politique à la santé publique ». Pour Washington, le manque de transparence de la Chine a également fait perdre « un temps précieux au monde ».

Les pays de l’UE doivent pour leur part tenter une nouvelle fois jeudi de s’entendre sur une réponse économique concertée, après l’échec mercredi d’une première réunion marathon. Mais de profondes divisions continuent d’opposer les pays du Sud du continent à l’Allemagne et aux Pays-Bas, hostiles à toute mutualisation des dettes publiques.

Confrontés à des cours au plus bas en raison de la pandémie, les principaux pays producteurs de pétrole, Opep et Russie en tête, doivent eux aussi tenté de s’entendre sur une réduction de production équivalant à 10% du débit mondial.

Afp

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