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Virus : lueur d’espoir d’un ralentissement en Europe, explosion aux États-Unis et au Royaume-Uni

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Les chiffres du ralentissement de la propagation du coronavirus suscitent une timide lueur d’espoir en Europe malgré un nombre de morts qui y a dépassé vendredi les 40.000, mais la maladie continue d’exploser aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, tout comme elle menace d’une catastrophe dans les pays en conflit.

Les Américains s’attendent au pire, et bâtissent des hôpitaux de campagne partout où ils le peuvent, de Los Angeles à Miami ou New York avec des milliers de lits supplémentaires de réanimation, après un dernier bilan de 1.200 morts en 24 heures, un chiffre inédit dans cette pandémie démarrée en décembre en Chine.

Idem au Royaume-Uni où un vaste hôpital de campagne d’un potentiel de 4.000 lits a été inauguré ce vendredi à Londres, et où la menace est telle que la reine Elisabeth II, fait rarissime, doit prononcer dimanche une allocution.

La pandémie de Covid-19 a déjà tué plus de 40.000 personnes en Europe, dont plus des trois quarts en Italie, en Espagne et en France, selon un bilan établi par l’AFP vendredi.

Le seul espoir est celui d’un ralentissement de la propagation du virus, après maintenant des semaines de confinement quasi-généralisé. « Nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel », a ainsi espéré l’infirmier italien Paolo Miranda qui chronique sur son compte Instagram la lutte contre la pandémie dans son hôpital de Crémone (nord). La contagion, qui a fait à ce jour 14.700 morts en Italie, pays le plus endeuillé par la pandémie, se poursuit mais confirme son ralentissement entamé il y a une semaine environ, avec une hausse de seulement 4% des cas.

En Espagne aussi, deuxième pays le plus endeuillé derrière l’Italie, où le nombre de morts en 24 heures a encore dépassé les 900, pour un total de près de 11.000 décès, l’espoir repose sur le ralentissement du rythme des contagions et hospitalisation, assurent les autorités.

La chancelière allemande, Angela Merkel, dont le pays n’est certes pas le plus touché et a réussi à éviter à ce jour une forte mortalité, l’a dit vendredi : « les derniers chiffres (…) aussi élevés soient-ils, apportent très prudemment un peu d’espoir ».

Les mesures de restrictions commencent à ralentir la propagation du virus, assurent les autorités sanitaires qui insistent, comme celles des autres pays touchés, sur la nécessité de les « maintenir ».  A fortiori en France, où le bilan journalier est reparti à la hausse vendredi avec 588 morts en milieu hospitalier pour un total désormais de plus de 6.500 morts, maisons de retraite comprises.

La moitié de l’humanité est désormais soumise à des mesures de confinement, parfois très strictes, avec des conséquences économiques et sociales catastrophiques.

Après la Russie, qui a prolongé jeudi ses mesures de confinement pour un mois, c’est la Turquie qui a renforcé ses restrictions de mouvement vendredi, fermant plus de 30 villes dont Istanbul et Ankara à la circulation automobile pour 15 jours, et étendant aux jeunes le confinement strict déjà imposé aux plus de 65 ans. « Dans tout notre pays, les personnes de moins de 20 ans (…) n’auront plus le droit de sortir dans la rue », a déclaré le président Erdogan dans une allocution.

Selon le dernier comptage de l’AFP, plus d’un million de personnes dans le monde ont été testées positives au nouveau coronavirus, une fraction du nombre réel de malades, un grand nombre de pays ne testant que les cas graves. Avec plus de la moitié des près de 53.700 décès dans le monde, l’Europe reste le continent le plus touché.

Le Royaume-Uni, dont le gouvernement a été critiqué pour sa gestion de la crise, a enregistré vendredi un record de 684 décès en 24 heures et compte désormais plus de 3.600 morts.

Mais les Etats-Unis sont en passe de devenir le nouvel épicentre de la pandémie. En 24 heures, 1.169 morts ont été enregistrés : une hausse énorme d’un tiers par rapport au comptage de la veille (884) et le bilan quotidien le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays. Le virus y a déjà tué au total 6.000 personnes et devrait y faire entre 100.000 et 240.000 morts, selon la Maison Blanche.

Mais c’est aussi dans les pays en conflit que le « pire est à venir », a averti le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. « Il y a une chance pour la paix, mais nous en sommes loin. Le besoin est urgent. La tempête du Covid-19 arrive maintenant sur tous les théâtres de conflit », a-t-il déclaré, citant les conflits de tous les continents, de la Syrie à l’Ukraine en passant par la Libye, le Yemen, la Birmanie ou encore la Colombie.

En Chine, pays d’où est partie la pandémie en décembre et dont le bilan officiel de 3.322 morts a fini par susciter des soupçons de sous-évaluation, un moment de recueillement national sera observé pendant trois minutes samedi à 02H00 GMT à la mémoire des personnes décédées. La quarantaine drastique a commencé à y être levée : la circulation reprend et les magasins rouvrent, mais la population reste sur le qui-vive.

En Afrique – où le président du Niger Mahamadou Issoufou a réclamé « un plan Marshall » pour le continent – et dans d’autres pays du monde dépendant des importations pour leur nourriture et des exportations pour les payer, des centaines de millions de personnes sont menacées de pénuries alimentaires, a prévenu vendredi l’ONU.

A travers le monde, économies et travailleurs sont les victimes collatérales du virus.

L’activité du secteur privé dans la zone euro a chuté en mars à son plus bas niveau historique, selon le cabinet d’information économique Markit.

Le chômage explose. L’Espagne a enregistré en mars plus de 300.000 nouveaux demandeurs d’emploi. L’agriculture et la pêche souffrent de la baisse de la demande et de l’absence de travailleurs saisonniers bloqués par la fermeture des frontières. Aux Etats-Unis, 6,6 millions de personnes supplémentaires ont demandé une allocation chômage lors de la semaine écoulée, le double du chiffre déjà record de la semaine précédente. Et le taux de chômage est monté en mars à 4,4%, niveau record en plus de 10 ans. Quant à l’Amérique latine, elle entre dans une période de « profonde récession » économique avec cette pandémie, a annoncé vendredi une agence spécialisée des Nations unies.

En Europe, malgré les interrogations et tiraillements actuels sur la solidarité entre les 27, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen s’est dite convaincue que l’UE sortirait « plus forte » de la crise sanitaire.

Afp

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