« Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Ukraine ont atteint 614 millions de dollars en 2019 et les exportations ukrainiennes vers l’Algérie ont progressé de 49,6% », a annoncé lundi 24 février 2020, l’ambassadeur de l’Ukraine en Algérie, M. Maksym Sobh, lors d’une conférence de presse.
« Bien que les deux pays aient enduré une crise économique, 2019 fut une année record pour l’Ukraine », a indiqué l’ambassadeur, soulignant que l’Algérie figure, au côté de l’Arabie saoudite, l’Irak et de l’Égypte, parmi les principaux partenaires commerciaux de l’Ukraine dans la région MENA.
L’Ukraine exporte vers l’Algérie essentiellement de l’acier, du fer, du blé et des produits agricoles, a-t-il indiqué.
Visas d’études pour l’Ukraine
Interrogé sur l’octroi de visas pour les Algériens, l’ambassadeur s’est réjoui du nombre d’Algériens qui souhaitent poursuivre leurs études en Ukraine. Selon, le diplomate ukrainien, ce nombre est en constante augmentation.
A ce propos, l’ambassadeur a indiqué que plus de 700 visas d’études ont été accordés aux étudiants algériens en 2019, affirmant que ce chiffre est même supérieur au nombre de visas accordés aux pays voisins de l’Ukraine.
Questionné sur les facilitations d’obtention du visa d’études, le diplomate ukrainien a rappelé que son pays avait décidé d’écarter tous les intermédiaires et que les étudiants peuvent prendre contact directement avec leur université de choix, affirmant que tous les demandeurs de visas sont traités sur le même pied d’égalité.
Il a souligné que les demandeurs de visas peuvent désormais consulter le site studyinukraine.org. C’est un site officiel mis en place par le ministère ukrainien de l’enseignement supérieur et il contient toutes les informations sur les universités qui accueillent des étudiants étrangers, les frais d’inscription…
Le diplomate ukrainien a affirmé que les visas d’études représentent plus de 70% des visas accordés. Il a rappelé que les procédures d’obtention d’un visa pour l’Ukraine étaient les mêmes que pour un visa Schengen.
Il a annoncé la tenue d’une conférence de presse pour début mars au centre VFG Global sur les procédures visa pour l’Ukraine.
Conflit russo-ukrainien
L’ambassadeur a fait un parallèle entre le Hirak et le révolution de la Dignité enclenchée par le peuple ukrainien en 2014, soulignant que la révolution de Maidan a duré moins longtemps que le Hirak et qu’elle a été réprimée ainsi que les Ukrainiens qui manifestaient pacifiquement pour exprimer leur volonté de rejoindre l’Union européenne.
Les autorités russes avaient manifesté leur opposition aux aspirations du peuple ukrainien à rejoindre l’UE, arguant que cela représenterait un danger pour leur sécurité nationale.
« L’Ukraine n’est plus une république soviétique et refuse toute forme de protectorat. Le choix du peuple ukrainien est irréversible et l’état d’avancement des négociations avec l’UE est important », citant l’exemption de visas pour les ressortissants ukrainiens votée en 2017 par le Conseil européen.
Évoquant l’annexion de la Crimée en 2014 par les Russes, l’ambassadeur a souligné l’importance économique et stratégique de la péninsule pour l’Ukraine, puisque la Crimée offre un passage direct vers la Mer Noire et la Mer d’Azov.
M. Sobh a indiqué que le conflit russo-ukrainien à causé la mort de plus de 14.000 personnes et environ 1,5 millions de réfugiés et de personnes déplacées.
L’ambassadeur affirme par ailleurs que l’Ukraine peut récupérer la Crimée, en écartant toute solution militaire, mais par des moyens pacifiques. Pour lui, « c’est une question de temps ».
