Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a souligné dimanche, dans un entretien accordé au journal El Watan, « l’urgence de réguler les chaînes de télévision privées ». Il a fait savoir que « le plan d’action du secteur de la communication comporte une tâche majeure : la régulation et l’organisation de l’activité des chaînes de télévision privées ».
« L’urgence de réguler cette activité est dictée par le traitement subjectif et contraire à la déontologie, voire subversif, de certaines chaînes privées à l’encontre de notre pays », a indiqué le ministre, expliquant que « cette démarche, qui permettra l’encadrement des chaînes de télévision privées par la loi algérienne, contribuera aussi à l’amélioration de l’exploitation des capacités du satellite «Alcomsat-1». »
Selon Ammar Belhimer : « La révision de la loi organique sur l’information va inévitablement engendrer la révision de la loi relative à l’audiovisuel, notamment en ce qui concerne l’élargissement du champ audiovisuel au privé pour englober les chaînes à caractère général et non plus «thématiques», comme elles sont injustement qualifiées aujourd’hui ».
« Bien qu’elles s’adressent au public algérien, les chaînes émettrices, au nombre de cinquante (50), sont régies par le droit étranger », a précisé le ministre, ajoutant que « six (6) chaînes seulement ont bénéficié d’une accréditation provisoire pour l’ouverture de bureaux de représentation en Algérie. Rappelons à ce sujet que ces accréditations ne représentent nullement des autorisations pour la création des chaînes de télévision privées ».
Le ministre de la communiqué a rappelé : « En application de la loi relative à l’activité audiovisuelle qui représente le cadre juridique organisant le champ audiovisuel, les chaînes publiques et privées activant en Algérie sont encadrées par trois textes réglementaires encore ineffectifs. »
Il s’agit du « décret exécutif fixant les conditions et les modalités de mise en œuvre de l’appel à candidature pour l’octroi de l’autorisation de création d’un service de communication audiovisuelle thématique »; du « décret exécutif fixant le montant et les modalités de versement de la contrepartie financière liée à l’autorisation de création d’un service de communication audiovisuelle thématique » et du « décret exécutif portant sur le cahier des charges générales fixant les règles imposables à tout service de diffusion télévisuelle ou de diffusion sonore ».
Ammar Belhimer a annoncé : « La finalisation du premier réseau de Télévision numérique terrestre (TNT) permettra l’extinction de la Télévision analogique qui est fixée par l’Union internationale de télécommunication (UIT), organisme spécialisé des Nations unies, à compter du 17 juin 2020. »
« Ceci permettra le déploiement de la Radio numérique terrestre (RNT), et donc de prendre en charge les futures chaînes radios autorisées », a-t-il expliqué.
Il ajoutera : « Cette technologie numérique a pour avantage la diffusion d’un très grand nombre de chaînes (9 à 18 radios par fréquence) avec une meilleure qualité d’écoute et des services à valeur ajoutée (insertion d’image, info trafic, etc.). »
Questionné sur la nouvelle loi sur la publicité, le ministre Belhimer a indiqué : « Le dispositif réglementant actuellement les activités publicitaires est caractérisé par l’existence de nombreuses dispositions éparses inscrites dans différents textes législatifs et réglementaires ».
« Reste alors à élaborer une loi qui concilie les impératifs économiques (la quête de supports efficients et performants), les exigences politiques (la préservation du pluralisme par la lutte contre la formation de monopoles et d’abus de positions dominantes) et les nécessités sociales (défense de l’enfance, lutte contre les fléaux sociaux, etc) », a-t-il expliqué.
« Au vu de ce qui précède, le ministère de la Communication élaborera un avant-projet de loi relative aux activités publicitaires afin de les organiser et de fixer les règles inhérentes à leur exercice », a-t-il conclu.