La Chine a annoncé mardi un quatrième mort victime d’un mystérieux virus semblable au Sras et transmissible entre humains, alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’apprête à tenir une réunion d’urgence.
Les autorités sanitaires ont indiqué qu’un homme de 89 ans avait succombé à des difficultés respiratoires à Wuhan (centre), ville de 11 millions d’habitants où la grande majorité des contaminations ont jusqu’à présent été recensées. Dans toute la Chine, il y en a eu plus de 200.
Le virus, de la famille du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), touche désormais plusieurs grandes villes du pays – dont Pékin et Shanghai – et trois autres pays d’Asie: Japon, Corée du Sud et Thaïlande.
En Australie, un homme présentant les symptômes du mystérieux virus a été placé à l’isolement à son domicile, a annoncé mardi un média local. L’homme, qui pourrait être le premier cas suspect du pays, est semble-t-il récemment rentré d’un séjour à Wuhan.
Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé de la Commission nationale de la santé, a déclaré lundi soir à la télévision publique CCTV que la transmission par contagion entre personnes était « avérée ». C’est la première fois qu’une telle affirmation est faite publiquement.
L’OMS estime pour sa part qu’un animal semble être « la source primaire la plus vraisemblable », avec « une transmission limitée d’humain à humain par contact étroit ». La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l’homme (comme un rhume) mais aussi d’autres plus graves comme le Sras.
M. Zhong avait aidé à évaluer l’ampleur de l’épidémie de Sras en 2002-2003 qui avait très durement touchée la Chine. Sur 8.096 cas, ce virus avait fait 774 morts dans le monde, dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong, selon l’OMS. L’organisation internationale avait à l’époque vivement critiqué la Chine pour avoir tardé à donner l’alerte et tenté de dissimuler l’ampleur de l’épidémie.
En plein chassé-croisé dans les transports avant le Nouvel an chinois samedi, qui fait craindre une accélération des contaminations, le président Xi Jinping a donné lundi le signal d’une mobilisation du pays. Il a appelé à enrayer l’épidémie, selon des propos rapportés par la télévision nationale. M. Xi a jugé « absolument crucial de faire un bon travail en matière de prévention et de contrôle épidémiologiques ».
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Pékin a annoncé mardi qu’il classait l’épidémie dans la même catégorie que le Sras. L’isolement devient ainsi obligatoire pour les personnes chez qui la maladie a été diagnostiquée. Des mesures de quarantaine peuvent être décrétées. La ville de Wuhan a recensé mardi 15 contaminations parmi le personnel médical.
L’Organisation mondiale de la santé tiendra mercredi à Genève une réunion d’urgence consacrée au mystérieux virus. Un comité ad hoc doit se réunir au siège de l’organisation pour déterminer s’il convient de déclarer une « urgence de santé publique de portée internationale », a annoncé lundi l’organisation.
L’OMS n’a jusqu’ici utilisé ce terme que pour de rares cas d’épidémies nécessitant une réaction internationale vigoureuse, dont la fièvre Ebola, qui a touché une partie de l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et la RDC depuis 2018.
L’inquiétude est désormais perceptible à l’étranger, où les mesures de prévention se multiplient aux aéroports accueillant des vols en provenance de Wuhan, notamment aux Etats-Unis, en Thaïlande, à Singapour, et en Australie.
Afp