La Banque Mondiale (BM) a revu mercredi à la hausse ses prévisions de croissance pour l’Algérie pour 2020 et 2021 évoquant « une reprise de l’investissement » et une « atténuation de l’incertitude politique ».
« La croissance de l’Algérie devrait connaître une reprise modeste, alors que l’incertitude politique s’atténue et l’investissement s’améliore », commente la BM dans son nouveau rapport sur les perspectives économique mondiales, publié mercredi à Washington repris par l’agence officielle.
Résolument plus optimiste, l’institution de Bretton Woods a relevé sa projection de croissance pour l’économie algérienne en 2020 de 0,2 point à 1,9 % contre 1,7% anticipé dans l’édition de juin 2019.
Pour 2020 « la croissance devrait atteindre 1,9 % en Algérie en raison de l’atténuation des incertitudes politiques et de la reprise des investissements », souligne encore la BM.
La Banque a également revu à la hausse sa projection de 2021 de 0,8 point à 2,2% au lieu de 1,4% prévu en juin. Ce rythme de croissance sera aussi maintenu en 2021 à 2,2%, selon les mêmes prévisions.
La croissance en 2019 devrait se situer autour de 1,3% contre 1,9% projeté en juin, soit une baisse de -0,6 point.
En avril de l’année dernière, la Banque Mondiale avait prévu le retour rapide de l’Algérie à l’ajustement budgétaire après la politique expansionniste prônée auparavant pour doper la croissance économique dans un contexte de baisse des recettes pétrolières.
Dans son dernier bulletin économique de la région Mena, l’institution avait précisé que ce rééquilibrage budgétaire devrait être suivi d’un léger ralentissement des secteurs hors hydrocarbures sur l’année 2019, neutralisant ainsi une légère augmentation de la production d’hydrocarbures. Mais avait noté que les recettes des secteurs hors hydrocarbures étaient en mesure d’apporter une certaine marge de manœuvre pour réduire l’ampleur des coupes budgétaires.
L’institution financière internationale avait prévenu que « tout retournement des tendances mondiales du prix des hydrocarbures compliquera la réduction prévue du double déficit ».
Le principal défi pour l’économie algérienne est de renforcer sa résilience à la volatilité des prix des hydrocarbures, à la fois en atténuant l’impact de cette volatilité sur le budget et en diversifiant les sources de croissance, avait conclu la BM dans le même bulletin en recommandant d’engager d’ambitieuses réformes.
Par ailleurs, la croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) s’est ralentie pour atteindre, selon les nouvelles estimations de la BM, 0,1 % en 2019, en grande partie à cause de la forte décélération observée en Iran,à la suite du durcissement des sanctions américaines et des tensions géopolitiques dans le détroit d’Ormuz.
« L’affaiblissement de la croissance mondiale a réduit la demande de pétrole et d’autres exportations, entravant ainsi davantage encore l’activité à l’échelle régionale », précise la BM.
La croissance régionale devrait s’accélérer pour atteindre 2,4 % en 2020, en grande partie sous l’effet de la hausse des investissements, favorisée par les projets d’infrastructure du secteur public et l’amélioration du climat des affaires.
Malgré l’accélération prévue de la croissance, des problèmes perdurent, notamment les forts taux de chômage chez les jeunes et les femmes et les taux de pauvreté élevés dans certains pays, relève le rapport.
Dans les pays exportateurs de pétrole, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 2%.
La croissance des économies importatrices de pétrole devrait atteindre 4,4 %. En Egypte, elle devrait s’élever à 5,8 % au cours de l’exercice 2020, grâce à la hausse continue de la consommation privée et de l’investissement.