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Formation des juges : Le Club des magistrats répond à Zeghmati

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Le Club des magistrats (CM) a répondu et critiqué, ce samedi, les dernières déclarations du ministre de la justice Belkacem Zeghmati concernant la formation des juges.
Dans un déclaration rendue publique, le porte-parole du CM Saâdedine Merzoug a exprimé son « étonnement et indignation » quant aux propos tenus par le ministre de la Justice.
Citant les anciens ministres de la Justice, Amar Bentoumi, Mohamed Bedjaoui, Mohamed Chérif Kherroubi, Ahmed Ouyahia et Mohamed Charfi, le CM a rappelé que tous les ministres de la justice ont critiqué, et ce, depuis l’indépendance, les juges « publiquement et de manière populiste », sans pour autant « proposer de solution ou d’alternative ».
Pour le Club des magistrats, les propos au sujet de la formation des magistrats émanent d’un ministre de la Justice « à la légitimité douteuse, appartenant à un gouvernement désigné par des forces extra-constitutionnelle ».
 
Le CM a rappelé que le ministre Zeghmati était « jusqu’à il n’y pas longtemps, enseignant à l’Ecole supérieure de la magistrature », ayant de ce fait « une part de responsabilité dans la supervision des dernières promotions ».
Le Club des magistrats a aussi rappelé le silence observé en 2014 par M. Zeghmati face aux critiques émises par le ministre de la Justice de l’époque (Tayeb Louh, en détention provisoire, ndlr).
 
Le CM a rappelé à ce propos une visite à l’école de la magistrature du ministre de la Justice suscité et qui avait critiqué la formation des juges tout en promettant d’apporter des changements. Des critiques tenues, a précisé le Club, juste après une conférence de l’enseignant Zeghmati.
« Zeghmati n’avait pas protesté ne serait-ce que du bout des lèvres et il n’avait trouvé que les élèves, qui sont aujourd’hui des magistrats en exercice, pour le réconforter après le départ du ministre », a rappelé encore le Club des magistrats
 
Le Club a également qualifié d’inacceptable que des juges ayant suivi un cursus d’études supérieures de sept ans au minimum, soient critiqués de cette manière devant un Parlement dont certains membres sont « des analphabètes » et « des ministres qui n’ont obtenu leur diplôme universitaire qu’après leur entrée au gouvernement ».
 
Cependant, a estimé le Club des magistrats, cela ne signifie pas que les juges sont infaillibles. Il a rappelé à ce propos « l’erreur procédurale du procureur général près la Cour d’Alger dans l’affaire Sonatrach 2 », et dont le procureur en question n’était autre que M. Zeghmati.
Pour rappel, le 10 novembre dernier, devant les députés de l’APN, le ministre de la Justice a remis en cause la qualité de formation des juges.
Exposant devant l’Assemblée nationale (APN) le projet de loi sur portant code de procédure pénale, Zeghmati, avait relevé que, la formation des magistrats est une question « très sensible » et « insuffisante », ajoutant que, si elle n’est pas prise en charge sérieusement, « nous nous dirigerons vers l’inconnu ».
 
Le ministre s’est dit ne pas être de ceux qui privilégient le nombre de juges formés, mais, de ceux qui donnent de l’importance à la qualité de la formation. « Du temps où ils étaient formés à l’ENA (école nationale d’administration), il y avait 10 à 13 magistrats par section. L’Etat en formait des magistrats de qualité », avait-il rappelé, déplorant le fait qu’aujourd’hui « on mise désormais sur le nombre ».
 
« Comment peut-on former en trois ans 416 magistrats ? ce qui est exagéré et rejeté », avait indiqué le ministre. « Comment peut-on former ce grand nombre de magistrats en si peu de temps, et les envoyer dans les tribunaux pour trancher dans les affaires des citoyens et leurs biens? Je ne suis pas d’accord avec ça! », avait-il dit.

 
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