La société française d’assurance-crédit Euler Hermes, a mis en garde contre une récession économique en Algérie. Dans un bulletin hebdomadaire des risques à l’export intitulé « Algeria : Black swan », la direction des études économiques Euler Hermes relève que la croissance économique, en Algérie a ralenti pour s’établir à + 0,3% au deuxième trimestre 2019, « le plus bas taux depuis les années 1990 ».
En conséquence, l’assureur-crédit prévoit une croissance annuelle modérée de + 1% cette année et de + 0,5% l’année prochaine, le rythme le plus lent depuis 1994. Euler Hermes précise que les manifestations publiques n’ont pas été le principal déclencheur de la décélération.
Pour l’assureur-crédit le ralentissement économique « est plutôt une cause du mécontentement social ». Selon Euler Hermes, « l’épuisement de la production dans le secteur des hydrocarbures est le principal problème qui pèse sur la croissance potentielle, la capacité de production ayant été réduite par des années de sous-investissement ».
La direction des études économiques Euler Hermes constate que la production a perdu -14,6% en volume au cours des deux dernières années (et -36,2% depuis le sommet de 2005).
Euler Hermes a par ailleurs évoqué la chute des réserves de change. « Nous estimons que la couverture des importations a déjà été ramenée à 12 mois (contre 35 mois en 2013) et devrait encore baisser à sept mois d’ici la fin de 2020, ce qui accentue les pressions exercées sur la liquidité de l’économie », prévoit l’assureur-crédit.
Selon la direction des études économiques Euler Hermes, l’affaiblissement de l’épargne publique est le principal problème, dans la mesure où il finance les subventions qui ont jusqu’à présent empêché une récession. Mais l’assureur français avertit qu’une récession d’ici 2021 représente un risque majeur.