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Zoubida Assoul : «la solution n’est pas dans la Constitution», «l’indépendance de la justice n’est pas un slogan»

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«La solution n’est pas dans la Constitution », a affirmé Mme. Zoubida Assoul, avocate et présidente du parti Union pour le changement et le progrès (UCP) sur Berbère Télévision.

Elle a indiqué que « depuis le mois de février, nous n’avons pas cessé d’appeler les responsables politiques, le pouvoir en place, d’aller directement à un dialogue sérieux », estimant que la crise est politique, ce qui nécessite, selon elle, une solution politique.

Elle a martelé qu’ « il n’y a pas de solution dans la Constitution. N’importe quel président qui viendrait avec cette Constitution, il va devenir totalitaire comme l’a été son prédécesseur ». Elle a rappelé que « ce dialogue ne devrait pas se faire sans conditions, sachant que des manifestants sont emprisonnés, les médias verrouillés, précisant qu’ « il faut réunir avant tout des conditions d’apaisement ».

Mme. Assoul a indiqué que « si on veut aller vers un dialogue, il faut d’abord assainir la situation », en montrant des signes d’apaisement, à commencer par relâcher tous les prisonniers d’opinion et ouvrir la scène politique et les médias. « Nous considérons qu’on a perdu cinq mois. Aujourd’hui, on ne peut pas discuter sur des solutions qui sont en contradiction ou en deçà des attentes exprimées par le peuple dans la rue ».

Elle a affirmé que son parti (UCP) n’a jamais été convié à la réunion tenue le 06 juillet dernier à Ain Benian. « Cette rencontre évoquait déjà dans le document d’aller vers des élections dans un délai de six mois, or quand on décrypte toutes les étapes énumérées dans le document de cette initiative », à savoir la mise en place de la commission de l’organisation des élections, amendement de la loi électorale, la loi sur les médias, l’assainissement du fichier  électorale, la libération des détenus, « cela ne peut pas se faire en six mois », a­-t­-elle indiqué.

La présidente du UCP propose pour mettre fin à ce système, de commencer par l’assainissement des textes de loi, notamment la Constitution qui, selon elle, donne tous les pouvoirs au président de la République. Elle propose également d’écarter tous les responsables de cette situation et qui ont mal géré le pays et ensuite on reviendra vers le processus électoral ».

Indépendance de la justice et détenues politiques

Interrogée sur les arrestations des manifestants, Mme. Assoul a indiqué que  « l’intention initiale était de casser le dynamique des manifestations pacifiques, et de leur faire peur, mais c’étaient des arrestations politiques », ajoutant que ces manifestants arrêtés « ne représentent aucun danger pour la société ni pour le bon fonctionnement de la justice ». De ce fait, elle s’étonnée de ne pas voir ces manifestants placés sous contrôle judiciaire au lieu d’être incarcérés.

Elle a indiqué que « quand les juges eux-mêmes demandent l’indépendance de la justice, cela veut dire que la justice n’est pas indépendante », rappelant au passage les différentes manifestations organisées par les avocats dans plusieurs régions du pays pour réclamer l’indépendance de la justice.

Dans ce sens, elle a indiqué que « l’indépendance de la justice n’est pas un slogan, il y a des préalables », en expliquant que « la justice doit faire sa propre mue », à commencer par la révision de certaines dispositions de la Constitution qui « mettent la justice sous la tutelle du pouvoir exécutif », et « il faut aussi changer beaucoup de magistrats qui étaient directement concernés par l’exécution des instructions données par le pouvoir politique, notamment dans les affaires de corruption et les affaires de malversation », ce qui, selon elle, va prendre du temps.

Mme. Assoul a par ailleurs appelé à « changer la politique pénale en Algérie, qui est basée sur la répression il faut aller vers une politique pénale basée sur la prévention et ensuite sur la réinsertion ».

Évoquant le mouvement Mouwatana créé en 2018, elle a rappelé que 14 personnalités avaient envoyé une lettre à l’ancien président en juin 2018 pour lui dire qu’ « aller vers un cinquième mandat serait un désastre pour le pays. On avait proposé une alternative politique pour négocier et discuter avec le pouvoir en place ».

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