Les banques centrales d’Europe, des Etats-Unis et du Japon ont commencé de discuter d’une action concertée d’injection de liquidités en dollars en cas de Brexit, selon le quotidien économique Nikkei.
Profitant de ces nouvelles, l’euro et la livre britannique se reprenaient face au dollar vendredi, dans un marché où le risque d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) a quelque peu baissé après le meurtre d’une députée travailliste pro-maintien
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l’euro valait 1,1259 dollar contre 1,1229 dollar jeudi vers 21H00 GMT. La monnaie unique européenne était tombée jeudi à 1,1131 dollar, son niveau le plus bas en 15 jours
Selon le journal, qui ne cite pas de sources, la BCE, la Fed et la BoJ pourraient mettre en place un mécanisme d’urgence pour approvisionner le marché en billets verts afin d’éviter un assèchement en cas de plongeon de la livre si les citoyens britanniques décidaient de la sortie de leur pays de l’Union européenne lors du référendum du 23 juin.
Le risque d’un Brexit enfle en raison de sondages qui vont en ce sens et les autorités craignent des remous considérables sur les marchés. De ce fait, « une accessibilité facilitée aux dollars offrirait un filet de sécurité pour contenir cette incertitude si le pire devait arriver ».
La stratégie la plus probable serait d’utiliser les mécanismes de « swap » en dollars entre la Réserve fédérale et les banques centrales du Japon, du Canada et d’Europe, poursuit le journal. La Banque du Japon, qui fournit des dollars aux institutions financières une fois par semaine, examinera alors la possibilité de multiplier ce type d’opérations sur plusieurs jours consécutifs, ajoute le Nikkei. Et d’ajouter que « la BCE et la Banque d’Angleterre (BoE) discutent déjà probablement également de mesures spécifiques avec la Fed ».
Selon le journal, en cas de Brexit, les dirigeants du Groupe des sept pays les plus riches (G7) pourraient émettre une déclaration sur l’injection d’urgence de liquidités en dollars.
« La BoJ communique et coopère étroitement avec d’autres grandes banques centrales », a déclaré jeudi le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, lors d’une conférence de presse suivant le comité de politique monétaire qui a décidé un statu quo.
La présidente de la Fed, Janet Yellen, a quant à elle estimé qu’un Brexit affecterait l’économie mondiale et les conditions financières dans le monde entier. Elle n’a pas mentionné précisément la réponse prévue par la Fed le cas échéant, mais « une source de la banque centrale dit qu’elle envisage de fournir des dollars aux marchés européens », écrit encore le Nikkei.
Les banques centrales ont déjà dû contrer dans le passé l’impact d’une pénurie de dollars sur les systèmes financiers internationaux. Des mécanismes ont été mis en place pour faire face à la crise mondiale de 2008 et ont été élargis dans le sillage de la crise européenne de la dette.
Source : AFP