Près de deux ans après la publication d’un règlement de la Banque d’Algérie en novembre 2023, les bureaux de change officiels ne sont toujours pas une réalité. Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a abordé le sujet jeudi 19 juin, lors d’une séance plénière au Conseil de la nation consacrée au projet de loi de règlement budgétaire de l’exercice 2022. Tout en précisant que cette question relevait des prérogatives de la Banque d’Algérie, le ministre a fait savoir qu’aucune demande n’a été reçue pour l’ouverture de ce type d’établissement.
« Concernant les bureaux de change, la question relève des prérogatives de la Banque d’Algérie, qui a mis en place un cadre réglementaire, mais aucune demande d’autorisation d’ouverture de bureaux de change n’a été enregistrée », a expliqué M. Bouzred. « Il n’y a pas de demandes pour une licence d’ouverture d’un bureau de change. Pourquoi ? Il y a beaucoup à dire sur cette question », a indiqué le ministre, et d’ajouter que « les pouvoirs publics ont fait ce qu’il fallait faire dans ce domaine ».
Le manque d’intérêt pour les bureaux de change officiels s’explique en partie par l’existence d’un marché parallèle actif. À Alger, au Square Port Saïd, l’euro se négocie à près de 260 dinars contre 150 dinars sur le marché officiel. Le dollar s’échange à environ 230 dinars contre 130 dinars au taux officiel. Ces écarts importants rendent peu attractifs les bureaux de change réglementés pour les détenteurs de devises, qui préfèrent le marché parallèle où les taux sont plus avantageux.