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Sofiane Djilali : « L’opposition doit rester fidèle au Hirak en aidant le régime à s’en aller »

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Avec l’annulation des élections présidentielles du 4 Juillet qui est certaine, le pays vient de basculer dans l’après régime de Bouteflika. Maintenant, tout peut advenir, le bon, comme le mauvais. C’est ce qu’estime le président de Jil Djadid, Sofiane Djilali, pour qui c’est là où le rôle d’une classe politique consciente des enjeux doit intervenir.

« L’institution militaire, qui s’est retrouvée au centre des rapports de force politique, subit de multiples pressions. La peur du changement, bien qu’inévitable, est probablement sa plus grande motivation à vouloir contrôler le processus de sortie de crise », écrit MDjilali en poursuivant « Après avoir tenté vainement de contenir le mouvement populaire, le Chef d’Etat-Major s’est engagé dans le processus électoral à l’ombre des dispositions constitutionnelles. Mal lui en a pris puisque le pays se trouve maintenant confronté, de fait, à un dépassement de la Constitution. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire le discours du 28 Mai du Général Gaïd Salah ».

Il n’y a maintenant plus que deux voies possibles, selon lui : soit la prise de pouvoir directe par l’armée envers et contre tous, soit l’ouverture d’un dialogue avec la classe politique pour organiser une transition politique.

Pour M. Djilali, si le pouvoir, à travers le Chef de l’Etat-Major, n’a plus de choix politiques sinon de céder sur l’essentiel, il reste que, conformément aux traditions du pays, il a besoin de garder la face.

C’est ainsi que l’utilisation des termes « transition » et « négociation », est rejetée dans la forme, alors que dans le réel, c’est bien de cela dont il s’agit, selon lui.

« L’armée, dont le rôle est nécessaire dans l’accompagnement du changement de régime, pose tout de même certaines balises : la période « hors Constitution » doit être courte, et devra aboutir à des élections présidentielles. Ensuite, c’est au Président légitimement élu qui aura à engager les grandes réformes institutionnelles », poursuit-il. L’opposition, quant à elle, est dans une position délicate, selon le président de Jil Djadid qui précise que « prise en étau entre la radicalité et l’impatience des uns et la puissance d’action du pouvoir, elle doit trouver le juste milieu pour faire aboutir les revendications du Hirak tout en donnant à l’armée les assurances que le pays ne rentrera pas dans une phase de désordre ».

Sofiane Djilali insiste sur le fait que l’opposition doit rester fidèle au Hirak en aidant le régime à s’en aller.

« Une erreur de positionnement ou une méprise sur les intentions des uns et des autres ou sur les rapports de force, peuvent pousser l’Etat-Major vers des décisions extrêmes qui seront à l’évidence préjudiciables pour tous », estime-t-il en considérant que dans les moments de crise profonde, la sagesse doit primer sur les intérêts partisans.

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