Sonatrach a expliqué mardi les procédures associées aux exportations de gaz algérien vers l’étranger, en réaffirmant dans une note que toutes les ventes de gaz à long terme étaient régies par des contrats d’approvisionnement soumis au principe du « Take or Pay ».
En vertu du principe « Take or Pay », l’acheteur est tenu de prendre livraison et de payer la quantité contractuelle ou de payer ladite quantité en cas de défaut d’enlèvement, a précisé la compagnie nationale des hydrocarbures dans son document dans l’APS a reçu une copie.
Ces contrats et leurs amendements, explique le groupe, sont soumis à une procédure d’approbation comprenant en premier lieu l’accord des organes sociaux de l’entreprise (Conseil d’Administration de Sonatrach) puis celui des autorités compétentes (approbation du ministère de l’Energie).
« Toutes les exportations (GN et GNL) sont strictement encadrées par les réglementations en vigueur », a souligné la même source, ajoutant qu’elles font l’objet d’une double déclaration douanière: la première est faite par Sonatrach au niveau des Douanes algériennes et la seconde est faite par le client au niveau des douanes du pays de destination.
La déclaration en douane (dossier d’exportation) faite par Sonatrach auprès des Douanes algériennes comprend les informations relatives au client, le prix, la quantité, la date de livraison, le navire/gazoduc et à la facture domiciliée.
Pour chaque volume exporté (GN ou GNL), les factures originales y afférent sont transmises en plus du client à la direction Finances pour exploitation contrôle et suivi, la Banque (BEA) pour domiciliation, les Terminaux de comptage et méthaniers (factures domiciliées pour déclaration douanière) et les Douanes algériennes (une facture domiciliée) pour contrôle et suivi », a-t-on souligné.
Toutes les transactions sont « traçables » au niveau de l’inspection principale aux hydrocarbures (IPH).
Dans le cadre de la détermination du prix de base du gaz naturel par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures « ALNAFT », Sonatrach est tenue de reporter mensuellement à cette agence les prix du gaz naturel pratiqués pour les exportations réalisées au cours du mois précédent, ainsi que les charges liées au transport (coûts de transport maritime et tarifs de transport par gazoduc).
La note de Sonatrach rappelle qu’en 2018, les exportations de gaz se sont élevées à 51.5 Gm3 dont 75% par gazoduc et 25% sous forme de GNL.
La première destination du gaz algérien reste le marché européen, essentiellement l’Italie (35%), l’Espagne (31%), la Turquie (8.4%) et la France (7.8%).
L’Algérie classée 8e exportateur mondial de GNL
Actuellement, le groupe Sonatrach est classé 8ème exportateur mondial de gaz naturel liquéfié au niveau mondial avec une capacité de total nominale de liquéfaction de l’ordre de 34 Gm3 par an.
Sonatrach avait construit le premier complexe industriel de liquéfaction de gaz naturel dans le monde en 1964 dans la région d’Arzew (La Camel, Compagnie Algérienne de Méthane Liquéfié, train mis à l’arrêt en 2010).
La première cargaison commerciale de l’histoire du GNL a été chargée à partir de ce complexe en septembre 1964 à destination du terminal de Canvey Island en Angleterre, a-t-on rappelé, soulignant, par ailleurs que les capacités d’exportation de GNL de Sonatrach se sont renforcées avec la construction d’autres complexes au niveau des zones industrielles d’Arzew GL1Z (1978) et GL2Z (1981) et de Skikda GL1K (1980).
L’Algérie a ainsi été le plus grand exportateur mondial de GNL jusqu’en 1974, puis le deuxième jusqu’en 2003, le 4ème jusqu’en 2008.
En parallèle, Sonatrach a renforcé et diversifié ses capacités d’exportations à travers la construction des gazoducs Pedro Duran Farell (GPDF, 11.5 Gm3/an) en 1996, Medgaz (8 Gm3/an) en 2011 qui se sont ajoutés au gazoduc Enrico Mattei (GEM, 32.5 Gm3/an) mis en service en 1983.
Sonatrach a mis en service deux Méga trains à Skikda (GL1K) et à Béthioua (GL3Z), respectivement en 2013 et en 2014, a-t-on encore rappelé.
« Sonatrach dispose par ailleurs d’une flotte de 8 méthaniers (environ 1 millions de m3 GNL) avec différents types de capacité de transport qui lui permettent de desservir aussi bien la région de la méditerranée que les longues routes », explique la même source.
Il s’agit des méthaniers Cheikh El-Mokrani (75.000 m3), Cheikh Bouamama (75.000 m3), Global Energy (75.000 m3), Abane Ramdane (125.000 m3), Berge Arzew (138.000 m3), Lalla Fatma n’Soumer (145.000 m3), Ougarta (172.000 m3), Tessala (172.000 m3)
Sonatrach a également développé ses capacités d’exportations Gazoducs, précise le même document.
Elle dispose en effet de trois gazoducs internationaux pour une capacité totale de 52 Gm3 par an.
Le gazoduc Transméditerranéen (Transmed, 32.5 Gm3) appelé aussi gazoduc » Enrico Mattei » reliant l’Algérie à l’Italie à travers la Tunisie.
Les livraisons commerciales à partir de ce gazoduc ont commencé à partir du mois d’avril 1983.
Le Gazoduc Maghreb Europe (GME, 11.5 Gm3) appelé aussi gazoduc « Pedro Duran Farell » reliant l’Algérie à l’Espagne à travers le Maroc à partir duquel les débuts des livraisons commerciales ont commencé au mois de novembre 1996 et le Medgaz (8 Gm3), gazoduc reliant directement l’Algérie à l’Espagne opérationnel depuis mars 2011.