Le Front des forces socialistes (FFS) a critiqué, ce mercredi 22 mai 2019, le discours du chef de l’Armée Ahmed Gaïd Salah, en estimant que « le chef de l’état Major tergiverse et s’engouffre de plus en plus dans des contradictions qui deviennent gênantes. »
« Au même moment, la révolution pacifique s’intensifie à travers des marches presque quotidiennes qui mobilisent toutes les franges de la société, étudiants, avocats, médecins, élus locaux …etc », a écrit le FFS dans un communiqué, en ajoutant qu' »ils maintiennent courageusement la dynamique en mettant en avant des revendications qui ne trahissent pas les mots d’ordre initiaux qui exigent le départ radical du système et de ses symboles et qui aspirent surtout à l’amorce d’une transition démocratique qui mènera au bout, à l’élection d’une assemblée constituante souveraine et l’avènement de la deuxième République. »
« Le chef des armées, qui ne veut pas entendre parler d’une quelconque transition, qui refuse l’exigence de changer le système radicalement, qui s’agrippe à son propre projet de maintenir les élections présidentielles , qui considère que le peuple algérien révolté ne maîtrise pas les enjeux du temps politique actuel , qui s’affaire toujours à réprimer les manifestants et à fermer les espaces de contestations ,revient aujourd’hui par le biais d’un autre discours, nous rassurer qu’ il n’a pas d’ambitions politiques », a réagi le FFS.
« Le FFS considère que le peuple algérien a tranché. Aucune manœuvre, aucun égocentrisme et aucune autre parade politicienne ne pourront éroder sa détermination à imposer ses choix, marqués de patriotisme et de conscience politique aiguisée », a écrit le parti dans son communiqué, estimant que « l’État Major de l’armée n’a pas le droit d’ignorer et de s’opposer indéfiniment et illégalement aux exigences légitimes des millions d’Algériennes et d’Algériens. Le véritable danger se situe dans cette course en solo droit vers le mur et qui risque d’entraîner le pays vers le chaos ! Est ce le but recherché? », s’est interrogé le FFS.
Le parti a rappelé dans son communiqué que « Hocine Ait Ahmed allah irrahmou disait ; « Au FFS, notre conception de la démocratie n’est pas la même que la leur, nous la concevons comme une organisation légale des droits et libertés de notre peuple portée et défendue par des institutions ancrées dans la société et qui incarnent des pouvoirs et des contre-pouvoirs clairement définis ». »
« La situation est très particulière et explosive. Elle requière un sens élevé de sacrifice et d’attachement à la sauvegarde de la patrie », a estimé le FFS, ajoutant que « pourtant les initiatives politiques existent et ne demandent qu’à être exploitées et fructifiées. »
« Au FFS, nous ne ménagerons aucun effort afin de transcender les faux clivages dans la perspective de rassembler les énergies et les bonnes volontés autour d’une conférence de concertation. Cette offre de dialogue et de dépassement fera en sorte d’ouvrir de vrais horizons pour la transition démocratique tant espérée par nous tous », a conclu le parti.