Après plusieurs vendredis, l’immense majorité de la population a rejeté l’actuel chef d’Etat, l’actuel premier ministre et le gouvernement où des ministres ont été hués lors de récents déplacements, montrant la confiance brisée avec les actuelles institutions. Qu’en sera t-il de la rencontre initiée par l’actuel chef d’Etat invitant partis politiques, personnalités et sociétés civiles ? S’interroge le professeur Abderahmane Mebtoul qui tente de résumer les choses à sa manière.
Selon lui, en cas de la non représentativité à cette rencontre, donc un relatif échec, il faudra en tirer les leçons. « Cela devra conduire logiquement à la démission de l’actuel chef d’Etat et du gouvernement posant la problématique de la sécurité nationale du fait que sans confiance Etat-citoyens, point de bonne gouvernance ». Dans ce cas, il est illusoire voire utopique de prévoir l’élection présidentielle pour le 04 juillet 2019 où on assiste déjà à une désobéissance civile tant des présidents d’APC que des magistrats dans bon nombre de wilayas, avec le risque d’un boycott massif ne résolvant en aucune manière la crise qui est avant tout politique, au contraire avec le risque de l’amplifier. Devant la gravité de la situation, le vice ministre de la défense nationale Chef d’Etat Major de l’ANP ayant affirmé récemment que toutes les solutions sont ouvertes pour trouver rapidement une issue à la crise », estime MMebtoul.
Il attire également l’attention sur des slogans des courants extrémistes populistes, qui risquent de conduire Al HJirak dans l’impasse, selon lui.
Pour lui, Al Hirak a des revendications politiques claires qu’il s‘agit de satisfaire, appartenant aux organisations structurées, devant être morales, tant politiques que de la société civile de les prendre en charge. Iil considère que l’ANP, en symbiose avec la population, ne renouvellera pas l’expérience tragique des années 1990, tant pour des raisons internes qu’externes pouvant isoler l’Algérie de l’arène internationale.
« En résumé, face aux enjeux tant internes que géostratégiques, deux solutions pour l’Algérie 2019/2030 : de profondes réformes politiques et économiques ou la récession déstabilisation, face à une transition inachevée : pour preuve, entre 1963 et avril 2019 la nature du pouvoir n’a pas changé de fond mais seulement de formes dominé par les liens dialectiques, rente, monopole et logique rentière où directement et indirectement 98% des recettes en devises provenant de Sonatrach, qui est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach », conclue MMebtoul.