Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord auront besoin d’investir 334 milliards de dollars dans le secteur de l’électricité au cours des cinq prochaines années pour répondre à une croissance de la demande, selon une étude publiée mercredi.
L’étude, élaborée par l’Arab Petroleum Investments Corporation (Apicorp), précise que 198 milliards de dollars (173,4 milliards d’euros) sont nécessaires pour augmenter, d’ici à 2020, de 147 gigawatts (GW) la capacité de production d’électricité dans la région, actuellement de 315 GW.
Le reste du montant devra servir au financement des réseaux de transport et de distribution, ajoute Apicorp, la banque de développement de l’Organisation arabe des pays exportateurs de pétrole (Opaep).
La demande en électricité dans la région augmente rapidement, sous l’effet de la croissance démographique, de l’industrialisation et de la baisse des prix des carburants, souligne l’étude.
En dépit d’un ralentissement prévu de la croissance économique, Apicorp estime que la demande régionale en électricité va augmenter en moyenne de 8% par an d’ici 2020.
Selon l’étude, les pays de la région ont déjà commencé à enrichir leur capacité à hauteur de 96 GW pour un coût de 117 milliards de dollars (102,5 milliards d’euros).
Les six monarchies pétrolières du Golfe disposent de 47%, soit 148 GW, de la capacité de production d’électricité dans l’ensemble de la région.
Ces monarchies ont besoin d’investir 136 milliards de dollars (119 milliards d’euros) pour augmenter leur capacité de 69 GW en 2020. L’Arabie saoudite doit, à elle seule, investir 71 milliards de dollars.
De son côté, l’Iran aura besoin d’investir 63 milliards de dollars (55 milliards d’euros) pour porter sa production, actuellement de 23 GW, à 93 GW dans cinq ans, indique l’étude.
Mais Apicorp note que le développement de l’électricité bute sur des défis.
Les pays exportateurs de pétrole, notamment les monarchies du Golfe, ont réduit leurs dépenses publiques et reporté plusieurs projets, y compris de production d’électricité, en raison de l’effondrement des cours du brut sur les marchés internationaux, note l’étude.
En outre, le financement des projets d’électricité devient plus difficile après que les agences de notation ont abaissé la solvabilité de plusieurs pays de la région.