Dans son dernier bulletin monétaire et financier, publié lundi, la Banque d’Algérie a relevé que «la hausse substantielle des dépenses totales, qui ont atteint 4.079 mds DA à fin mai 2018 (contre 3.222,5 mds DA à fin mai 2017), a abouti à un creusement du déficit budgétaire qui a atteint 652,4 mds DA à fin mai 2018 contre 151,2 mds DA à fin mai 2017».
Selon la Banque d’Algérie, la «forte hausse» des dépenses budgétaires totales est liée, pour l’essentiel, à celle «des opérations en capital (dotations des Comptes d’affectation spéciale, bonifications des taux d’intérêt, règlement des créances sur l’Etat et contribution du budget de l’Etat au profit de la CNAS) et beaucoup moins aux dépenses d’investissement de l’Etat».
La même source, a souligné que «l’encours du financement non conventionnel du Trésor par la Banque d’Algérie, il est demeuré, à fin juin 2018, identique à celui de fin mars 2018, soit 3.585 mds DA».
Stabilité des liquidités bancaires
La Banque d’Algérie a noté dans son rapport qu’après les baisses enregistrées en 2015 et 2016, «la liquidité bancaire s’est relativement stabilisée après le lancement des opérations d’open market d’injections de liquidités à partir de mars 2017, pour ensuite croître fortement, dès novembre 2017, après la mise en œuvre du financement non conventionnel».
La même source a précisé que la liquidité bancaire avait atteint 1.380,6 mds DA à fin 2017, soit une croissance de 68,2% par rapport à son niveau de fin 2016 qui était de 821 mds DA.
Dans le même bulletin, la Banque centrale a rappelé qu’«en prévision de l’accroissement de l’excès de liquidité avec les nouveaux achats directs de titres du Trésor au début de l’année 2018 (1.400 mds DA), la Banque d’Algérie a, pour prévenir toute poussée inflationniste, repris les opérations d’open market d’absorption de la liquidité à différentes échéances en janvier 2018 et a relevé le taux de réserves obligatoires de 4% à 8% au même mois».
Dans ce sens, la BA a souligné que «cette conduite de la politique monétaire a stabilisé l’encours de la liquidité bancaire autour de 1.500 mds DA entre janvier et juin 2018».
1000 mds DA de recettes fiscales à fin mai 2018
Par ailleurs, la même source a observé que, dans un contexte de «légère baisse des exportations d’hydrocarbures en volume», et «la hausse du prix moyen du pétrole au cours des 5 premiers mois de 2018, par rapport à la même période de 2017», s’est traduite par «une augmentation des recettes fiscales pétrolières à 1.179 mds DA à fin mai 2018 contre 955,4 mds DA à fin mai 2017».
Dans le même sillage, le même rapport de la BA a noté que cette hausse de la fiscalité pétrolière, conjuguée à l’augmentation des recettes non fiscales (dont notamment les dividendes versés par la Banque d’Algérie) qui sont passées de 919 mds DA à fin 2017 à 1.000 mds DA à fin mai 2018, a porté «les recettes budgétaires totales à 3.426,6 mds DA à fin mai 2018 contre 3.171,3 mds DA à fin mai 2017».