« pour le FMI le recours à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire aura un impact négatif à terme, qui selon la banque d’Algérie, les montants prêtés au Trésor seraient de l’ordre de 5723,1 milliards de dinars à fin mars 2018. Certes, la poussée inflationniste n’est pas encore perceptible et la croissance tirée essentiellement par la dépense publique devrait être de 3% en 2018, contre 1,6% en 2017 », relève le professeur Mebtoul du rapport du FMI.
Indiquant que le rapport du FMI pour le mois juillet 2018 fait ressortir que « les réserves de change permettront moins de 5 mois d’importation et en 2023 estimées à 12 milliards de dollars avec moins de 3 mois d’importation. A ce niveau, les réserves de change maintenant la cotation du dinar algérien à plus de 70%, la banque d’Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctuera en fonction du taux d’inflation entre 300/400 dinars un euro et beaucoup plus si le taux d’inflation dépasse les 20/30% » .Et d’ajouter « La croissance devrait ralentir très fortement dès 2020 en provoquant une augmentation du taux de chômage. Elle se traduira aussi par la persistance des déficits budgétaires et surtout des déficits externes qui vont éliminer progressivement toutes les marges de manœuvre dont dispose l’Algérie ».
en guise d’orientation de sortie de crise, ce dernier fait observer trois points « « Trois paramètres stratégiques déterminent l’avenir de l’économie algérienne : le cours du pétrole, la pression démographique et l’évolution des réserves de change. Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach et encore pour bien longtemps procurant directement et indirectement 98% des recettes en devises du pays et via la dépense publique déterminant le taux de croissance, le taux de chômage, l’officiel avec la tertiairisation de l’économie, étant surestimée incluant les sureffectifs et les emplois temporaires non productifs, le niveau des réserves de change et l’audience internationale tant politique qu’économique », a estimé le Pr Mebtoul en réaction au dernier rapport du FMI.
Par ailleurs, le Pr Mebtoul, préconise pour relever les défis futurs, de « se projeter sur l’avenir, loin de tout populisme dévastateur, à travers une nouvelle gouvernance, un langage de vérité et la moralité des gouvernants s’imposent. Il y va de la sécurité nationale ».
Sur une note d’optimisme, ce dernier conclut en estimant, qu’ « Avec grande rigueur budgétaire, une meilleure gouvernance, un changement de cap de la politique économique actuelle, avec un baril entre 60/70 dollars, l’Algérie peut s’en sortir, possédant des atouts. L’endettement est faible, 20% du PIB, la dette extérieure 2,5% du PIB ».