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Otages du scrutin d’avril 2019, les réformes économiques en stand by

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Otage des dirigeants politiques, l’économie algérienne vit au gré des échéances électorales qui la relèguent chaque fois au rang des toutes dernières préoccupations de ceux qui président aux destinées du pays. Les élections législatives et communales qui ont eu lieux cette année ont, comme il est de coutume, mobilisé toute l’énergie du gouvernement et des administrations publiques, éclipsant du coup les réformes qu’il était pourtant urgent d’entreprendre. La nouvelle stratégie économique prônée par Abdel Malek Sellal ainsi que les programmes énergétiques et de diversification de l’économie endossés, à grands renforts médiatiques par le Conseil des Ministres, ont tous été mis sous le boisseau en raison de ce grand rendez vous électoral d’avril 2019. Les décisions prises par le gouvernement tout comme celles qui émanent du conseil des ministres se réduisent à des actions à court terme pour certaines vite remises en cause (interdictions provisoires d’importations, planche à billets pour répondre aux dépenses de fonctionnement, annulation de nombreux investissements publics faute de budget, partenariat public-privé vite remis en cause par le président de la république etc.) qui troublent la visibilité économique et affectent la confiance des entrepreneurs.

En attendant cette date, les questions politiques et sociales ont en effet tendance à prendre le pas sur toutes autres considérations, quitte à sacrifier l’intérêt supérieur de la Nation qui se trouve pourtant dans les réformes structurelles qui sont, il est vrai, souvent impopulaires. S’il est vrai que la stabilité politique et sociale n’a pas de prix, on se demande tout de même s’il faut aller jusqu’à sacrifier l’économie sur l’autel d’un statu quo paralysant. Il faut, en effet, se rendre à l’évidence que depuis le quatrième mandat présidentiel, les grandes instances de décisions en matière économique (Conseil des Ministres, Conseil national de l’Investissement, Conseil des Participations de l’Etat) n’ont pris aucune initiative de nature à provoquer des changements systémiques dans la conduite de l’économie restée rentière et bureaucratique. Les investissements structurants ont de ce fait considérablement baissé et les réformes devant améliorer le climat des affaires n’ont guère évolué. Un préjudiciable immobilisme s’est, de ce fait, installé dans le pays poussant de nombreux acteurs économiques à annuler ou différer la réalisation de leurs projets. Il faut également savoir que le Conseil national de l’Investissement (pour les investissements privés) et le Conseil des participations de l’Etat (pour les investissements publics) dans les quels siègent des membres du gouvernement, n’ont guère brillé par le nombre et la régularité de leurs réunions, entraînant d’importants retards dans le démarrage des projets requérant  leur accord.

D’importants investissements pourraient même être abandonnés en raison de cette trop longue attente qui a compromis les projections économiques et financières de leurs busines plans. L’Algérie devra évidemment en subir les conséquences en termes de croissance et d’offre d’emplois au moment où elle en a, crise économique oblige, le plus besoin.. Faute d’investissements nouveaux et de production additionnelle, la voie est en effet automatiquement ouverte à l’inflation dont on commence déjà, à ressentir les effets dopants  sur les prix des marchandises et services et au chômage qui repart en hausse selon de récentes statistiques de l’OMS.

Les autorités algériennes étant déjà branchées sur le rendez vous électoral d’avril 2019, il y a vraiment peu de chances pour que les préoccupations économiques reprennent le dessus sur les questions politiques et sociales. Bien au contraire, le désintérêt pour les processus de réformes a de bonnes chances de s’accentuer encore davantage durant cette période en raison de l’existence d’une rente pétrolière qui se reconstitue et d’une providentielle planche à billets qui permettront de maintenir la paix sociale. L’économie algérienne courre, de ce fait, le risque de plonger dans un long sommeil, au minimum, jusqu’à l’issue du prochain scrutin. Une période de statu quo durant laquelle les investisseurs seront forcément contraints, faute de visibilité, mais aussi et surtout, par crainte d’une probable instabilité politique, de mettre leurs projets en stand by.

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