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19e Sommet international du pétrole : « l’OPEP doit jeter un regard neuf sur ses objectifs et sa stratégie à long terme »

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L’ancien ministre algérien de l’Energie, Nordine Aït Laoussine, a recommandé jeudi à Paris à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui tiendra sa prochaine réunion en juin, de jeter un regard neuf sur ses objectifs et sa stratégie à long terme.

Intervenant au 19e Sommet international du pétrole, en sa qualité de président, Nordine Aït Laoussine a estimé que l’OPEP, depuis un an et demi, se trouve dans une phase « importante » de réglage en matière de « confiance » parmi les principaux pays exportateurs de pétrole, de « meilleur respect » de la limitation de la production et de marché « plus équilibré » propice à des prix hors des limites raisonnables, soulignant qu’elle est maintenant « mieux à même de jeter un regard neuf sur ses objectifs à long terme et sa stratégie pour atteindre ces objectifs ».

Pour lui, une telle redéfinition des objectifs et de la stratégie sera une « grande tâche » pour l’organisation qui « devra aller au-delà de la simple réaffirmation, à sa prochaine réunion de juin, de l’extension du pacte actuel OPEP/non-OPEP dans son format actuel », a-t-il dit dans ses observations introductives aux travaux du sommet sous le thème « Investir dans un avenir énergétique changeant ».

Ceci, a-t-il ajouté, répond à la demande de régler certaines questions « importantes » telles que l’intégration de la Libye et du Nigeria dans l’accord, le nouveau critère à utiliser pour déclencher des actions correctives de l’approvisionnement afin d’équilibrer le marché ainsi que la durée du cadre de coopération révisé.

Par ailleurs, le président du sommet a attiré l’attention sur un environnement du secteur du pétrole « clairement affaibli », considérant que les perspectives restent « incertaines » sur plusieurs questions fondamentales.

En matière de demande mondiale de pétrole, que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une augmentation de 1,5 million de barils par jour (b/j) en 2018, ainsi que l’offre qui continuera également de croître, M. Aït Laoussine a indiqué que cette demande finira par se stabiliser, en raison de l’amélioration de l’efficacité, de la tendance à la voiture électrique et de la substitution de carburant, cependant il a relevé de grandes différences « entre les prévisions sur le calendrier et la décélération des taux ».

Pour lui, des doutes apparaissent également du côté de l’offre, se référant aux prévisions de l’AIE et de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (Energy Information Administration) qui indiquent que l’offre de liquides aux Etats-Unis diminuera et que la croissance ralentira, faisant remarquer que les formations de schiste les « plus prometteuses » aux Etats-Unis sont déjà exploitées en plus des contraintes de main-d’œuvre, de matériaux de fracturation et des goulets d’étranglement de l’infrastructure qui « entraînent déjà des coûts d’exploitation ».

Il considère, en outre, que la concurrence constante de l’OPEP/non-OPEP en matière d’approvisionnement est une « autre source d’incertitude » en dépit des modestes progrès réalisés grâce au rapprochement entre l’Arabie saoudite et la Russie.

« L’industrie pétrolière mondiale non-OPEP, en particulier, qui provient de sources non conventionnelles continuera à être influencée par l’évolution de la technologie sur laquelle l’OPEP n’a aucun contrôle direct », a-t-il expliqué, soulignant que ces incertitudes rendent les stratégies d’investissement « très risquées » au moment où l’OPEP « semble passer du rééquilibrage du marché à court terme à la nécessité d’accroître les investissements à moyen et à long terme pour éviter un prétendu resserrement de l’offre ».

Pour sa part, le P-DG de Total, Patrick Pouyanné, qui a salué l’accord OPEP/non-OPEP, a attiré l’attention sur le fait que le marché du pétrole reste marqué par une « énorme volatilité », malgré un prix du baril qui a dépassé 70 dollars, prévoyant une « forte » augmentation de la production du pétrole de schiste aux Etats-Unis, en raison, a-t-il dit, de la solidité du dynamisme de l’écosystème du pays ».

Pour lui, la poursuite de la discipline est « nécessaire », notant cependant que le marché « n’est pas bien équilibré ».

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