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Dossier / Napec: L’Energie à l’heure des plans d’austérité

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La sixième édition du North African Petroleum Exhibition & Conferences (Napec) a durant 4 jours du 8 au 11 du mois en cours  à l’esplanade de l’hôtel Hilton d’Alger, tenu ses promesses. 600 participants à cette manifestation venus de 30 pays, fournisseurs de produits et services pétroliers et gaziers dont les étrangers  constituent la majorité écrasante à leur tête les français suivis des chinois. Le Napec  a vu  la première participation de l’Iran et du Mali, alors que la Pologne dont la présence s’est renforcée cette année avec un pavillon entier reste un participant habituel de l’événement économique, organisé depuis six années consécutives par Petroleum Industry Communication. La Compagnie algérienne Sonatrach qui a participé avec toutes ses filiales, a été au centre de l’événement  avec une journée entière qui lui a été consacrée, à travers des conférences et des ateliers. Ce salon est intervenu  exceptionnellement  cette année dans un contexte marquée par une crise économique sévère liée à la chute des prix du pétrole, obligeant beaucoup de pays producteurs de pétrole à réduire ou carrément bloquer leurs investissements mis à part quelques pays qui ont préféré prendre le risque de poursuivre leurs programmes à l’instar de l’Algérie, qui a décidé de maintenir son plan quinquennal 2015/2019.  L’objectif à moyen terme, selon le PDG de Sontarcah, Amine Mazouzi qui est intervenu lors de ce salon, est de   renforcer la position de l’Algérie sur les marchés internationaux du pétrole et du gaz et à répondre aux besoins du marché intérieur en constante évolution ». Pour le dirigeant de la majore africaine, il s’agit d’ « augmenter  l’offre en hydrocarbures, maîtriser les coûts, respecter l’environnement et  contribuer au développement du pays ». Retour sur un salon où l’énergie, à l’ère de la crise mondiale du pétrole était au centre des préoccupations.

Un rendez-vous, tombé à pic

En l’espace d’une année l’industrie pétrolière a perdu 20% en investissement sous le poids des coûts trop bas du pétrole et une économie mondiale au ralenti, ajouté à cela, la concurrence des énergies renouvelables. Les entreprises pétrolières ont opté pour des coupes franches sur leurs budgets. Les appels d’offres se font rares en ces temps de disette et les entreprises qui gravitent autour du secteur sont également affectées par cette récession. Le PDG de Sonatrach a lors du salon exhorté les étrangers à soumissionner aux appels d’offres que compte lancer l’entité qu’il dirige en indiquant que « la compétition sera élargie à tous les opérateurs sans exception ». Une manière de  créer une émulation  et d’avoir des partenaires jusque là écartés qui peuvent ramener dans leur besace des solutions à même d’aider la compagnie pétrolière à explorer d’autres pistes en matière de rationalisation des dépenses et de performance. Le grand défi qui attend aujourd’hui l’Algérie est  celui  d’un développement assidu et multisectoriel. Les énergies dont le pays regorge aussi bien, fossiles que renouvelables est un champ vaste qui n’a pas était exploité à bon escient jusqu’à maintenant. Le salon Napec qui a regroupé  durant  cette manifestation, un panel de chercheurs et d’experts ont tenté de répondre aux questionnements qui s’imposent à la conjoncture actuelle. Des conférences et des débats de haute facture ont émaillé cette assemblée de professionnels et les experts algériens ont brillé par leurs idées et leurs analyses, tels que  l’ancien PDG de Sonatrach Madjid Attar, le Dr Djamel Eddine Bekkouche, Pr Chems Eddine Chitour, le Dr Mourad Preure, Francis Perrin (Responsable de la revue Pétrole et Gaz arabes)   ainsi que d’autres intervenants qui ont passé au crible tous les segments du secteur pétrolier et gazier avec un souci méticuleux pour l’environnement.

Des solutions innovantes pour  réduire les coûts et  minimiser les dépenses

La production a un coût et il est exorbitant. Comment parvenir à concilier la rationalisation avec la production qui suppose des budgets colossaux .Le PDG de Sonatrach insiste sur le respect de son agenda et le programme de développement pour lequel  sa compagnie s’attèle à mettre en pratique depuis qu’il a pris les rênes de la majore africaine. D’aucuns pensent que cette décision est la plus sage voire la plus adéquate car ce n’est pas le moment de ralentir le développement bien au contraire, il faut mettre les bouchées double pour que l’impact de cette crise soit amortie dans un environnement économique où les prévisions font œuvre d’oracle de Sybille. Les plus habiles des experts, bien que certains d’entre eux font l’effort d’éclairer l’opinion publique par anticipation, ne saurait prédire avec exactitude ce qu’adviendra du secteur vu les fluctuations et l’instabilité de ce segment énergétique. Pour nos gouvernants, le choix réside dans l’ouverture aux idées nouvelles, aux innovations, à l’encouragement des entreprises productives et surtout aux compétences managériales, une matière grise à constituer dans ces moments difficiles. Il est temps de faire travailler les méninges et chercher les solutions qui existent, au demeurant et que certains n’en sont pas avares et qu’ils sont prêts à mettre à profit. La recherche scientifique est un segment qui peut largement contribuer à faire avancer les choses dans le sens d’un modèle économique pérenne et efficient.

Des sociétés mixtes pour la fabrication de produits localement

Les nouvelles mesures protectionnistes tendant à encourager la production nationale et à freiner les importations commencent à voir un impact sur les opérateurs économiques. Le secteur de l’énergie n’est pas en reste.

Lors de notre virée au salon Napec, certains  participants ont émis le vœu de créer des sociétés mixtes qui seront installées en Algérie et dont les produits seront fabriqués localement, ce qui va favoriser la réduction des couts et engendrer de l’argent et participer à l’effort de  résorption du chômage. Reste à savoir si cette tendance trouvera un large écho vu les réticences à investir dûes principalement aux atermoiements bureaucratiques qui sont souvent pointés du doigt et voués aux gémonies par les entrepreneurs. Les banques également sont clouées au pilori, notamment sur le plan de la gestion anachronique des crédits et l’opacité qui l’entoure, ce qui n’est pas pour inciter les porteurs de projets à s’inscrire dans cette démarche. Il faut certainement revoir les mécanismes qui concourent à la création d’entreprises adaptés à la conjoncture actuelle.

Parmi les entreprises qui affichent leur aptitude à entrer de plain-pied dans la production, on citera le Groupe NCB, dont la responsable de marketing et commerciale Mme Nait Chabane Besma Sana, rencontrée au salon du Napec  nous expliquera que «  Notre groupe est composé de 4 entreprises, spécialisées dans l’importation, la distribution, l’assistance et le service après-vente. Le salon nous a permis de renouer avec d’anciens clients que nous avons perdus de vue.

Il ya actuellement beaucoup de blocages administratifs concernant les importations. Nous avons donc décidé de nous orienter vers la production. Nous sommes en négociation avec un partenaire tunisien pour la création d’une entreprise en Algérie qui sera spécialisée dans la fabrication de lubrifiants et graisse en utilisant l’huile de base de Naftal. Nous sommes également en discussion avec une entreprise française spécialisée dans le matériel anti-pollution.

Le secrétaire à l’ambassade de la Pologne, Mr Jaroslaw Jaroszewicz, de son côté, nous a déclaré que « La Pologne, est présente au Napec depuis son lancement. Elle est représentée par 9 compagnies activant dans le secteur des pipelines, transport des hydrocarbures, l’engineering, la recherche de nouveaux gisements, le forage, le service de nettoyage de bacs et inspection des pipelines. Nous travaillons sur la base d’appels d’offres. Nous travaillons avec des entreprises algériennes publiques et privées ». « La Pologne, nous a-t-il dit, accorde un intérêt particulier à l’Algérie et souhaiterait développer des partenariats avec les algériens. Nous sommes actuellement en pourparlers avec des entreprises privées pour  la création de sociétés mixtes ». Nous misons sur la qualité et non pas sur la quantité. Il est vrai que nos entreprises ne connaissent pas bien le marché algérien, nous activons pour favoriser l’échange et la promotion de l’image des deux économies par le biais d’un partenariat économique perfectible et favorable aux deux pays. Les échanges qui revêtent un caractère commercial sont appelés à se développer vers l’investissement à travers lequel, nous mettons à la disposition de nos partenaires algériens les technologies modernes et le savoir-faire des entreprises polonaises ».

Une usine algéro-brésilienne produira des moteurs électriques dès 2017

Les possibilités de partenariats, ayant pour principe   le transfert de technologies n’est plus un vœu pieux. La nouvelle tendance est à la création d’entreprises productives. C’est dans ce sens que la compagnie internationale de fabrication d’équipements électriques (WEG) ouvrira en 2017, une usine de moteurs pour générateurs électriques à basse et moyenne tension, à Relizane en partenariat avec la société algérienne privée Gimele. D’une capacité prévisionnelle de 20.000 à 30.000 moteurs à basse tension et jusqu’à 10.000 unités à moyenne tension, cette usine sera réalisée pour un investissement initial de 10 millions d’euros. Le responsable commercial et exportation de WEG France, Azzedine Bouredoucene,  a déclaré qu’« Il s’agit de moteurs à haut rendement pour limiter la consommation d’énergie et qui répondent aux derniers standards internationaux en matière de sécurité » en ajoutant que « les travaux de réalisation de ce projet devraient démarrer en mai prochain ». En expliquant que « l’objectif de cet investissement est de fabriquer en Algérie des moteurs à haute performance énergétique pour répondre aux besoins du marché local, mais aussi pouvoir exporter aux pays du voisinage nord-africain et même européen. Parallèlement à cet investissement, cette compagnie a mis en œuvre un programme de transfert de technologie à travers la formation au niveau de ses pôles d’excellences de toutes les équipes relevant de son partenaire algérien Gimelec, en plus du lancement récent d’un autre programme pour la formation de formateurs algériens en collaboration avec les filiales d’engineering de Sonatrach et de Sonelgaz.

Un désinfectant à base de sel et d’eau, l’ingénieuse invention russe 

Dans les travées du Napec, nous avons découvert un stand très particulier. C’est celui de Mr Abdelaziz Zaibat, Directeur du Groupe Brulita Ovalg. Très enthousiaste, il nous dira  que « c’est notre première participation  au salon Napec et nous en sommes satisfaits ». Le matériel qu’il propose  est  révolutionnaire. Des machines qui produisent de l’anolyte. Pratiquement méconnue en Algérie, cet agent purificateur et stérilisant superpuissant  a de fortes chances de détrôner le chlore, principal agent utilisé dans la désinfection, la stérilisation et la purification de l’eau. « Nous proposons des équipements qui permettent de produire un désinfectant appelé anolyte  à partir d’eau et de sel de façon écologique et économique efficace à 100%. Cette technologie s’applique dans une multitude de domaines : Traitement économique des eaux polluées et de l’air par brumisation. Aucune résistance microbienne grâce à la libération d’oxydants forts. Le coût de production faible et fabrication sur site. Réduction de la dépendance vis-à-vis des produits importés, en sus d’être une solution écologique puisque l’anolyte est biodégradable ». Cette technologie est d’origine russe. Elle est utilisée dans des domaines aussi variées que l’agriculture et la santé publique. Les russes l’utilisent dans les hôpitaux pour combattre toutes sortes de microbes, responsables de beaucoup de maladies. Mr Zaibat conclut en soutenant qu’ « Il faut travailler avec les pays de l’Est, ils proposent souvent des solutions ingénieuses et à moindre coûts et surtout ne lésinent pas à apporter leur aide et partager leur technologies ».

Fatma Haouari

 

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