Le ministre de l’Energie, Saleh Khebri a a déclaré aujourd’hui en marge du 6ème Salon d’équipements et services pétroliers (Napec) qui se tient à l’esplanade de l’Hôtel Hilton du 8 au 11 du mois en cours que « l’Algérie souscrit à la décision récente de l’Arabie saoudite et de la Russie de geler la production », En poursuivant « nous souscrivons à cette démarche et nous participerons à la réunion OPEP et hors-OPEP dès que la date sera arrêtée » a avancé le ministre, ajoutant que « la date de cette réunion n’a pas encore été fixée contrairement à ce qui avait été rapporté par des médias selon lesquels la réunion allait se tenir le 20 mars. Le ministre a indiqué que « L’Algérie souscrit à toutes les décisions qui permettent de redonner la stabilité au marché pétrolier.
Même s’il n’est pas suffisant, le gel est un premier pas puisqu’il permet aux deux des plus grands producteurs, l’Arabie saoudite et la Russie de s’asseoir à la même table et de discuter dans l’intérêt des pays producteurs ».
D’aucuns pensent que cette position tranchée est dû à la dernière visite du ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov qui mène un véritable forcing diplomatique et géostratégique en vue d’aligner les pays producteurs sur l’accord de Doha, de geler la production du brut à son niveau de janvier. Les deux plus gros pays producteurs de brut l’Arabie Saoudite et la Russie, associés au Qatar et au Venezuela, ont décidé du gel, en émettant, cependant la condition que les autres producteurs leur emboîtent le pas.
L’Algérie vient ainsi avec la sortie médiatique du ministre de l’énergie de s’aligner au conglomérat des plus grands producteurs de pétrole dans l’espoir que les prix connaitront une hausse ou au moins se stabiliseront à un niveau acceptable vu que certains experts ont expliqué l’envolée des prix de pétrole qui frôle les 40 dollars, ces derniers jours, après une baisse spectaculaire avoisinants les 30 dollars, par cet accord pour lequel l’Arabie Saoudite et la Russie ont engagé d’intenses manœuvres diplomatiques. Mr Khebri n’a pas écarté l’option d’une réduction de la production si cette mesure s’avérait nécessaire, Il a martelé que « l’Algérie opterait pour une telle décision si le gel ne suffisait pas ».
En insistant sur le fait que « l’Algérie a déjà appelé à une baisse de l’offre pour soutenir les cours ». Et de souligner que « si le gel ne sera pas suffisant, nous aboutirons à une réduction ». Les deux grands pays producteurs de pétrole qui restent à convaincre sont l’Irak et l’Iran qui plaident pour une augmentation de la production notamment, le géant perse qui , de retour sur le marché international après la levée de l’embargo à la mi-janvier, a déjà affiché ses appétits certainement pour rattraper les retards de développement mais surtout sa position est due aux rapports de force et aux jeux de pouvoir, teintés de haine religieuse, auxquels, il se livre, lui et sa voisine l’Arabie Saoudite. Il faut signaler que l’Iran est présent au salon Napec qui se déroule à Alger.
A rappeler que les cours du pétrole ont chuté de près de 70% depuis 2014, à l’origine de cet effondrement, une offre mondiale excédentaire et des économies qui ne parviennent plus à absorber cet excédent, à l’image de la Chine dont l’activité s’essouffle.
Fatma.H