Un décret exécutif a été publié dans le Journal officiel (JO) n° 81, portant création du label « Scale-up », attribué aux startups ayant dépassé la phase de lancement et affichant une croissance rapide.
Il s’agit du décret exécutif n 25-311, signé le 1er décembre par le Premier ministre, M. Saïfi Ghrieb, modifiant et complétant le décret n 20-254 relatif à la création d’un comité national de labellisation des « Startups », des « Projets innovants » et des « incubateurs », et qui fixe ses missions, sa composition et son fonctionnement.
Selon ce nouveau texte, le label « Scale-up » est accordé à toute société de droit algérien dont le modèle d’affaire s’appuie sur des produits, des services ou un business model innovant, avec un chiffre d’affaires qui a progressé d’au moins 20 % au cours des trois dernières années, et l’affectation d’un taux de 3 % au moins, des revenus ou du capital à l’investissement dans la recherche et le développement (R&D).
Pour obtenir ce label, la demande doit être formulée en ligne via la plateforme électronique national des startups, accompagnée d’un dossier comprenant notamment une présentation détaillée du produit/service et de ses aspects innovants, les CV des fondateurs, une vidéo de trois minutes illustrant la croissance de l’entreprise, ainsi que tout document de propriété intellectuelle, distinction, récompense ou preuve d’expansion internationale, notamment à travers des opérations d’exportation ou l’ouverture de filiales, le cas échéants.
Le label « Scale-Up » est attribué pour une durée de quatre ans, renouvelable, précise le décret.
Dans une déclaration à l’APS, le ministère de l’Economie de la Connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises a estimé que le lancement du label « Scale-up », comme un prolongement naturel du label « Start-up », représente « une évolution majeure de l’écosystème entrepreneurial en Algérie ».
Le ministère souligne que cette nouvelle classification vise à « accompagner les projets ayant dépassé la phase de création et démontré leur capacité à générer une croissance effective, leur permettant ainsi de bénéficier d’un soutien renforcé et de meilleures opportunités de développement, tant au niveau national qu’international ».
Cette avancée constitue également « une étape stratégique pour consolider l’environnement de l’innovation et encourager les startups à franchir un cap supplémentaire vers plus d’efficacité et de professionnalisation », ajoute le ministère.
Le renouvellement du label conditionné par la performance
La création du label « Scale-up » traduit, selon le ministère, « une maturité croissante du système entrepreneurial algérien, montrant que les efforts consentis ces dernières années commencent à porter leurs fruits ».
Le ministère ajoute que « cette nouvelle classification ne soutient pas uniquement les projets avancés, mais envoie également un signal fort quant à la volonté de l’Algérie de bâtir une économie fondée sur l’innovation et la croissance rapide ».
Grâce à un parcours désormais structuré, allant du statut de startup à celui de scale-up, les entreprises disposent d’un cadre plus clair pour se développer durablement et contribuer à la diversification économique du pays, souligne le ministère.
Par ailleurs, le décret exécutif fixe également les conditions de renouvellement des labels « Start-up », « Projet innovant » et « Incubateur », en introduisant des critères de performance.
Ainsi, pour renouveler le label « Start-up », l’entreprise doit reposer sur un modèle d’affaire s’appuyant sur des produits, des services ou un business model innovant. Le capital social doit être détenu à hauteur d’au moins 50 % par des personnes physiques, des fonds d’investissement agréés ou par d’autres entreprises labellisées « Startup » ou « Incubateur ».
Le potentiel de croissance doit être « suffisamment grand », ajoute le texte, soulignant que le dossier de renouvellement doit détailler les principales réalisations de l’entreprise, ses indicateurs de performance, ses revenus des trois dernières années, l’évolution du nombre de clients ou d’utilisateurs de ses solutions, le bilan des levées de fonds réalisées, ainsi que le nombre de brevets ou logiciels enregistrés.
S’agissant du label « Incubateur », le dossier comprend la liste des projets accompagnés ayant obtenu les labels « Projet innovant », « Start-up » ou « Scale-up », ainsi que la liste des contrats conclus dans le cadre de l’innovation ouverte, et ce, durant les cinq dernières années, selon le décret.
APS




