Le déploiement de la 5G en Algérie entre dans une nouvelle phase. Les trois opérateurs mobiles ont reçu l’autorisation officielle pour commencer à mettre en place leurs réseaux, après la publication au Journal officiel du 20 novembre des décrets relatifs à l’attribution des licences d’établissement et d’exploitation des réseaux 5G.
Ces textes définissent les règles à respecter pour l’installation des réseaux et l’exploitation des services. Ils détaillent les critères techniques, les obligations liées à la qualité du service et la protection des données, ainsi que les étapes du calendrier de déploiement dans les différentes wilayas du pays.
Les montants fixés pour chaque licence ont été rendus publics. Pour Mobilis, le coût est de 22.195.406.231 dinars, soit environ 170,7 millions de dollars, à « verser selon les conditions, les modalités et le calendrier de paiement prévus par le cahier des charges ». Pour Ooredoo, la licence est fixée à 21.005.071.962 dinars (161,57 millions de dollars). Pour Djezzy, le « montant de la partie fixe de la contrepartie financière de la licence est fixé à 20.700.000.000 DA » (159,23 millions de dollars), à « verser selon les conditions, les modalités et le calendrier de paiement prévus par le cahier des charges ». Au total, la valeur globale des trois licences atteint 63.900.478.193 dinars, soit environ 491,5 millions de dollars.
Les opérateurs devront proposer des services couvrant trois types d’usage : eMBB, mMTC et uRLLC. Le cadre réglementaire présente la 5G comme une évolution permettant à la fois une connexion plus rapide, une gestion élargie des objets connectés et l’accès à de nouveaux outils comme ceux utilisés dans la télémédecine ou la robotique.
Chaque opérateur est tenu, selon le cahier des charges, de mettre en place un réseau 5G autonome dans un délai maximal de cinq ans. Les débits doivent atteindre au minimum 300 Mbps en mode NSA et 500 Mbps en mode SA, avec un temps de latence de 10 millisecondes puis 4 millisecondes.
La 5G doit permettre la connexion d’un nombre important d’appareils, soit « un million d’objets connectés par kilomètre carré ». Les opérateurs doivent offrir un service fiable « allant jusqu’à 99,999 % ».
La question des tarifs reste ouverte. Les opérateurs sont « libres de fixer les prix des services offerts aux abonnés ainsi que de fixer le système global de tarification, qui peut comprendre des réductions en fonction du volume de trafic ». Toutefois, les prix devront être présentés à l’autorité de régulation avant leur application. Les opérateurs devront aussi garantir l’égalité d’accès et la confidentialité des données.
Un déploiement progressif par wilayas
Les décrets autorisent les opérateurs à étendre leurs réseaux sur tout le territoire national, y compris les zones frontalières, les eaux territoriales et les accès internationaux terrestres maritimes et satellitaires. Cependant, un ordre précis doit être respecté.
Dès la première année, Alger, Constantine, Sétif, Skikda, Ouargla, Tlemcen et Blida devront être couvertes à 15 % au terme de la première année. Dix autres wilayas devront suivre la deuxième année, dont Béjaïa, Bordj-Bou-Arreridj, Tindouf, Timimoun, In Salah, Touggourt, Mostaganem, Annaba, Batna et Tizi Ouzou.
La troisième année, le déploiement devra couvrir Chlef, Biskra, Bouira, Tiaret, Djelfa, Médéa, M’Sila, Mascara, Boumerdes et Mila, puis l’année suivante Oum-el-Bouaghi, Tébessa, Jijel, Sidi-Bel-Abbès, Guelma, El Tarf, Tipaza, Aïn Defla, Aïn Témouchent et Relizane.
La cinquième année, ce sera au tour de Adrar, Laghouat, Béchar, Saïda, El Bayadh, Tissemsilt, Khenchela, Souk Ahras, Naâma et Ghardaïa. Enfin, la sixième année devra concerner Tamanrasset, Illizi, El Oued, Bordj-Badji-Mokhtar, Ouled Djellal, Béni Abbès, In Guezzam, Djanet, El Meghaïer et El Meniaâ.
Le cadre publié au Journal officiel précise que chaque opérateur doit « lancer ses services commerciaux dans un délai ne dépassant pas les trois mois, à compter de l’entrée en vigueur de sa licence et il doit couvrir, au moins, 10 % de trois (3) wilayas dont Alger, parmi les huit (8) wilayas obligatoires de la 1re année ».
Les taux de couverture évolueront progressivement : 15 % la première année, 25 % la deuxième, 35 % la troisième, puis 45 %, 55 % et 70 % les années suivantes. Ils devront atteindre 85 % la septième année pour arriver à 95 % du territoire national au bout de la huitième année.
Les textes insistent également sur la protection des données personnelles. Les dispositions montrent que l’État accorde une attention particulière à la cybersécurité, un point central dans la mise en œuvre de cette nouvelle technologie.






