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Relations Algérie-France : Macron veut relancer le dialogue

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Le président français Emmanuel Macron s’est exprimé samedi 22 novembre au sujet des relations entre l’Algérie et la France, qui connaissent une crise depuis la fin juillet 2024. En marge du sommet du G20 à Johannesburg, il a évoqué sa volonté de « bâtir une relation d’avenir apaisée » avec l’Algérie, en ajoutant « mais on doit corriger beaucoup de choses ».

Il a expliqué que les relations actuelles ne sont pas à la hauteur des attentes. « On sait que sur beaucoup de sujets, sécuritaire, migratoire, économique, on n’est pas dans une situation satisfaisante, donc on veut des résultats », a-t-il indiqué. Il a également affirmé rester disponible pour échanger avec son homologue algérien Abdelamdjid Tebboune : « Je reste évidemment disponible pour échanger avec lui sur l’ensemble des sujets d’intérêt pour nos deux pays ».

Ces déclarations interviennent dans un contexte où des signes de reprise de contact réapparaissent. Jeudi dernier, la secrétaire générale du Quai d’Orsay (ministère français des Affaires étrangères, ndlr) s’est rendue à Alger pour une visite de travail. Cette mission prépare notamment la visite du ministre français de l’Intérieur Laurent Nuñez, attendue avant la fin novembre, selon des médias. Paris souhaite relancer la coopération dans les domaines migratoire et sécuritaire, alors que les échanges entre services de sécurité sont interrompus depuis plusieurs mois.

Emmanuel Macron a aussi commenté le rôle du courant anti-algérien en France. Il a dénoncé l’usage de l’Algérie comme « une question de politique domestique française », avant d’ajouter : « Si on laisse ces gens-là de chaque côté faire l’agenda, il n’y a aucune chance qu’on avance ». Deux jours plus tôt, la visite de la secrétaire générale du Quai d’Orsay à Alger marquait la première rencontre de ce niveau depuis avril.

Macron a rappelé qu’un processus de travail a été lancé. « Il y a un processus que j’ai décidé en réunissant les ministres et les services concernés il y a plusieurs semaines, c’est celui qu’on applique. Il a conduit à des réengagements de discussions au niveau technique de nos directeurs des services, au niveau de nos secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères », a-t-il expliqué, en précisant qu’il y aura aussi « des réunions entre ministres qui vont se tenir ».

Il a souligné que les deux pays partagent plusieurs défis : « Sur beaucoup de sujets sécuritaires, migratoires, économiques, on n’est pas dans une situation satisfaisante de part et d’autre, et on a beaucoup de défis communs ».

Les sujets abordés à Alger lors de la visite de la représentante du ministère français des Affaires étrangères portaient sur les mêmes thèmes. Selon un porte-parole du Quai d’Orsay, « il s’agit d’une visite de travail qu’elle mène dans le cadre des priorités exprimées par le ministre, qui sont à la fois le rétablissement de la coopération en matière migratoire, le rétablissement de la coopération en matière de sécurité et aussi la relance de la coopération économique ».

Le président français a également souhaité s’éloigner de la ligne défendue auparavant par Bruno Retailleau. « Moi, j’ai toujours eu la même méthode : le respect et l’exigence. Le respect, parce que quand on veut avancer avec quelqu’un, on a rarement des résultats en l’insultant », a-t-il dit.

Bruno Retailleau, adepte du « rapport de force » avec l’Algérie, a été remplacé début octobre par Laurent Nuñez. Ce dernier a adopté un discours plus tourné vers l’apaisement et a engagé une nouvelle approche. Macron a estimé que « la libération de Boualem Sansal est un premier résultat dont il faut se féliciter », avant de rappeler, « avec humilité et respect », qu’il faut « avoir beaucoup de constance ». « Pour moi, c’est un sujet qu’on doit régler », a-t-il conclu.

En août dernier, le président français avait pourtant demandé au gouvernement d’agir « avec plus de fermeté et de détermination » envers l’Algérie. Cette orientation, portée par le courant anti-algérien, est aujourd’hui largement critiquée.

Lors du Sommet du G20, Emmanuel Macron n’a pas rencontré son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune qui n’a pas fait le déplacement en Afrique du Sud. Il a été représenté par le Premier ministre, Sifi Ghrieb.

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