L’Algérie a condamné « avec la plus grande fermeté » les politiques et pratiques de l’entité sioniste à l’encontre du peuple palestinien, parmi lesquelles l’arme de la famine, utilisée contre les habitants de la bande de Ghaza, dans le cadre de la guerre génocidaire menée dans cette partie des territoires palestiniens occupés. L’ONU a officiellement déclaré, vendredi, la famine à Ghaza, la première à toucher le Moyen-Orient, après que ses experts ont averti que 500.000 personnes se trouvaient dans un état « catastrophique ».
« Dans un précédent d’une extrême gravité, qui constitue une première dans l’histoire de la question palestinienne et dans l’histoire de l’ensemble de la région du Moyen-Orient, l’Organisation des Nations unies a déclaré, vendredi, officiellement l’état de famine dans la bande de Ghaza », indique, ce samedi 23 août, un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.
« Ce qui suscite le plus l’indignation et la réprobation, est que cet état de famine pleinement constaté n’est pas dicté par un cas de force majeure, mais constitue, en fait, un choix politique et le résultat de la planification de l’occupation israélienne », précise la même source, soulignant que l’« état de famine proclamé n’est aucunement étranger, ni au projet de déplacement, ni au projet de réoccupation de Ghaza, ou encore moins au projet dit du « +Grand Israël+ ».
« L’Algérie condamne avec la plus grande fermeté ces politiques et pratiques imposées au peuple palestinien, dans le contexte de la guerre génocidaire qui bat son plein à Ghaza, et appelle la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité de l’ONU, à assumer ses responsabilités dans l’action collective requise pour annuler le projet du +Grand Israël+ et préserver la viabilité de la solution à deux Etats comme base pour tout règlement juste, durable et définitif du conflit israélo-palestinien », ajoute le communiqué.
L’Algérie, en tant que membre du Conseil de sécurité, réaffirme « son engagement à poursuivre ses efforts diplomatiques visant à soutenir le peuple palestinien et à œuvrer pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire sans précédent et accélérer la création d’un Etat Palestinien indépendant et souverain avec El-Qods Echarif comme capitale », conclut le communiqué.
Selon des experts de l’ONU, plus d’un demi-million de personnes à Ghaza affrontent des conditions « catastrophiques », le niveau de détresse alimentaire le plus élevé du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), caractérisé par la famine et la mort. Ce chiffre, basé sur informations recueillies jusqu’au 15 août, devrait monter à presque 641.000 d’ici fin septembre.
Selon l’IPC, il s’agit de la détérioration la plus grave de la situation depuis le début de ses analyses dans la bande de Ghaza. L’IPC a rappelé qu’une famine est en cours lorsque trois éléments sont réunis: au moins 20% des foyers (un sur cinq) doivent affronter un manque extrême de nourriture, au moins 30% des enfants de moins de cinq ans (un sur trois) souffrent de malnutrition aiguë, et au moins deux personnes sur 10.000 meurent de faim chaque jour.
Cette situation est le résultat de l’escalade des agressions sionistes contre les Ghazaouis ces derniers mois, qui ont entraîné des déplacements massifs de population, combinés à des accès restreints aux approvisionnements alimentaires causés par l’entité sioniste.
Un responsable du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a appelé à « une action urgente » pour faire face à l’épidémie de famine déclarée dans la bande de Ghaza, où un génocide sioniste est en cours depuis près de deux ans. Cet appel a été lancé vendredi soir lors d’une conférence de presse par Jean-Martin Bauer, directeur de l’analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition au PAM, qui réagissait au rapport mondial sur la Classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC).
Bauer a expliqué que la famine représente « une privation alimentaire extrême, une malnutrition aiguë généralisée et des décès dus à la faim ». Il a souligné l’importance de « protéger les systèmes de données qui guideront les réponses humanitaires ». Et de préciser que « c’est la première fois qu’une famine est confirmée au Moyen-Orient, ce qui représente un moment historique ».
Les autorités sanitaires palestiniennes ont annoncé ce samedi que le bilan de l’agression génocidaire menée par l’occupation sioniste contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023, s’est alourdi à 62.622 martyrs et 157.673 blessés, dont une majorité de femmes et d’enfants. Selon les mêmes sources, les corps de 61 martyrs et 308 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza au cours des dernières 24 heures.
Les autorités sanitaires palestiniennes ont ajouté que 10.778 Palestiniens sont tombés en martyrs et 45.632 autres ont été blessés depuis le 18 mars dernier, date de la reprise de l’agression sioniste, notant que les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres. Elles ont également souligné que le bilan des attaques de l’armée sioniste visant les Palestiniens qui attendaient l’aide humanitaire à Ghaza s’élève désormais à 2.076 martyrs et 15.308 blessés.
De son côté, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué que plus de 15.600 personnes à Ghaza, dont 3800 enfants, ont besoin d’une évacuation médicale pour recevoir des soins spécialisés, alors que l’enclave palestinienne est soumise à un blocus étouffant de la part de l’entité sioniste.
« Plus de 15.600 patients, dont 3800 enfants, ont encore besoin de soins spécialisés », a écrit ce samedi le chef de l’OMS sur les réseaux sociaux, en évoquant la situation catastrophique dans la bande de Ghaza, soumise à une sauvage agression sioniste et où la famine vient d’être déclarée officiellement par l’ONU. Il a appelé à faciliter la livraison de l’aide afin de sauver des vies et fournir des soins vitaux, renouvelant son appel pour un cessez-le-feu immédiat à Ghaza.