La wilaya de Boumerdès attire chaque été de nombreux vacanciers, mais ses infrastructures restent limitées. Malgré la fréquentation importante, la région ne dispose que d’une trentaine d’établissements, entre hôtels et campings, ce qui ne suffit pas à accueillir tous les visiteurs.
Pour combler ce manque, environ 70 projets touristiques ont été autorisés. Ils représentent une capacité totale de 7 200 lits et pourraient générer 3 400 emplois. Toutefois, la majorité de ces projets est retardée. Dix sont complètement à l’arrêt et une cinquantaine n’a pas encore commencé, relève le journal El Watan dans son édition de dimanche 3 août.
Parmi les projets emblématiques figure celui lancé sur le front de mer par le groupe Cosider. Cette résidence touristique de 16 étages, construite sur 4 600 m², devait compter 202 chambres, des duplex, un spa, une cafétéria, un restaurant, une salle de conférences, une piscine et un parking souterrain de 134 places. Les travaux, réalisés à plus de 60 %, sont aujourd’hui suspendus. Le groupe aurait envisagé de mettre le projet aux enchères, mais aucune décision concrète n’a été annoncée.
Un autre projet important est également en suspens : un hôtel 4 étoiles sur le front de mer, anciennement propriété du groupe ETRHB Haddad, saisi par l’État en août 2024. Confié à la Société d’Investissement Hôtelière (SIH), il s’étend sur 2 955 m² et comprend 114 chambres réparties sur 14 étages. La SIH avait prévu de relancer les travaux pour en faire un établissement de référence, mais le chantier reste bloqué sans date d’ouverture.
Ces retards reflètent les difficultés qui freinent l’investissement touristique dans la wilaya : manque de foncier, procédures administratives complexes et suivi insuffisant des porteurs de projets. Alors que la diversification économique est un objectif national, l’achèvement de ces infrastructures reste attendu par la population locale, qui espère voir Boumerdès devenir une destination touristique à part entière.