Lors d’une entrevue avec des médias nationaux diffusée vendredi soir, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a été interrogé sur les nouveaux droits de douanes instaurés par le président américain Donald Trump pour les produits entrant aux Etats-Unis en provenance de plusieurs pays, avec lesquels le USA enregistrent un déficit commercial.
L’Algérie s’est vue imposée un droit de douanes de 30% sur les produits qu’elle exporte vers le pays de l’Amérique du Nord. L’application de ces droits de douanes est prévue à partir du 1er août 2025. A cet effet, le président américain a commencé, le 9 juillet, à envoyer des lettres sur l’application des ces nouvelles taxes à ses homologues de plusieurs pays, dont le président Tebboune.
« Les droits de douanes sont un acte souverain », a déclaré le chef de l’Etat, et d’ajouter : « C’est son affaire, nous aussi, nous avons nos droits de douanes ». Selon le président Tebboune, les droits de douanes de Trump suscitent « de l’inquiétude chez les pays qui ont 40% de leur commerce extérieur avec les Etats-Unis. »
« L’Algérie n’a même pas 0,5 % de son commerce avec les États-Unis, en quoi cela peut-il nous inquiéter ? Nous exportons aux États-Unis un peu de pétrole brut, du rond à béton », a-t-il dit, en indiquant que la taxe de 30 % imposée par Trump sera répercutée sur les produits algériens exportés vers le marché américain.
Le président Tebboune a également évoqué les bonnes relations avec les Etats-Unis, la Russie et la Chine, en rappelant que l’ADN de l’Algérie est le non-alignement auquel elle a adhéré en 1955 à Bandung (Indonésie). « Je ne suis le satellite de quiconque », a déclaré le chef de l’Etat, ajoutant que l’Algérie n’abandonnera pas son amitié avec la Russie, la Chine et les Etats-Unis.
Quant aux relations de l’Algérie avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), dont elle a récemment adhéré au Traité d’amitié et de coopération, le président de la République a expliqué que l’Algérie entretenait de bonnes relations avec tous les pays asiatiques, dont la Malaisie et l’Indonésie avec lesquelles elle a des échanges commerciaux.
Le président Tebboune a également évoqué les relations de l’Algérie avec ses voisins et les crises dans certains pays limitrophes. A cet égard, il a souligné que l’Algérie avait beaucoup aidé les frères maliens à surmonter la crise dans leur pays et qu’elle restait disposée à le faire si elle était sollicitée, rappelant que le Mali vivait une situation d’instabilité entre le Nord et le Sud depuis 1960.
Et d’ajouter : « l’Algérie rejette catégoriquement toute immixtion dans les affaires intérieures des Etats, que ce soit au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou en Libye », affirmant la disponibilité de l’Algérie à apporter son soutien à ces pays, y compris « nos frères libyens ».
Interrogé sur les menaces potentielles que ces crises pourraient représenter pour l’Algérie, il a rassuré en affirmant que « les frontières du pays sont protégées et qu’il n’y a aucun problème », mettant en avant la grande expérience de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme. Le président Tebboune a également réaffirmé la position constante de l’Algérie en faveur des causes palestinienne et sahraouie.