L’Afrique du Nord reste l’une des principales zones d’importation de blé dans le monde. Elle représente à elle seule environ 15 % du commerce mondial dans ce secteur. Ces dernières années, les pays de la mer Noire, notamment la Russie, y ont renforcé leur position.
Selon les données récentes du Département américain de l’agriculture (USDA), rapportées par l’agence Ecofin ce mardi, les exportations de blé russe vers la région ont continué d’augmenter. Pour la campagne 2024/2025, elles ont dépassé les 13,5 millions de tonnes, ce qui représente 42 % des importations totales de la région. En comparaison, les pays de l’Union européenne couvrent environ 25 % de ces importations.
La France, jusque-là l’un des fournisseurs importants, a vu ses livraisons reculer, notamment vers le Maroc et l’Algérie. Ce recul est lié à une récolte particulièrement faible cette année.
La Russie est particulièrement présente en Égypte, où elle détient près de 70 % du marché. Elle vend chaque année plus de 7 millions de tonnes à ce pays. Elle occupe également une place importante en Libye, et renforce sa présence en Tunisie et au Maroc.
Lors de la dernière campagne qui s’est achevée en juin, les exportations russes vers la Tunisie ont augmenté de 50 %, tandis qu’elles ont doublé vers le Maroc. En août 2024, la Russie est devenue le premier fournisseur de blé pour ce pays, devant la France. Elle vise cette année l’expédition d’un million de tonnes vers le Maroc.
L’Ukraine, de son côté, a repris ses exportations vers l’Afrique du Nord après un net recul au début du conflit avec la Russie. L’Algérie est devenue son troisième marché le plus important, avec des exportations qui ont presque triplé en un an. Les ventes vers la Tunisie ont aussi progressé de plus de 50 %.
D’après l’USDA, la région devrait continuer à jouer un rôle central dans le commerce mondial du blé. Pour la campagne 2025/2026, les importations totales devraient atteindre 32,2 millions de tonnes, un nouveau record.