La production céréalière est menacée cette année par plusieurs phénomènes, selon les agriculteurs. D’abord, le manque de pluie, ensuite les différentes maladies qui affectent ces derniers jours les plantations. D’ailleurs le ministère de l’Agriculture a lancé deux avertissements dans ce sens aux agriculteurs. Le premier concerne les premiers symptômes des maladies foliaires notamment la septoriose, la tache auréolée et l’oidium qui ont fait leur apparition au niveau des zones céréalières des wilayas de Guelma et Constantine, des régions connues pour leur importante production céréalière.
Compte tenu des conditions climatiques sévissant ces jours ci (humidité et températures clémentes) favorables à leur développement, les céréaliculteurs sont appelés à surveiller régulièrement leurs parcelles et se préparer à intervenir par un traitement chimique dès que les bulletins d’avertissement le préconisent.
Aussi, les dernières pluies enregistrées ont favorisé la remontée en surface des larves du ver blanc au niveau de plusieurs parcelles de céréales. Ce ravageur peut entrainer des dégâts assez importants sur les emblavures des céréales.
A cet effet, les céréaliculteurs ayant observé les larves de ce ravageur avec une densité de 7 à 14 larves /m2, sont également interpellés à intervenir par un traitement localisé au pourtour des taches en utilisant un insecticide approprié. Tous ces problèmes risquent donc de compromettre la production des céréales cette année alors que pour la campagne 2014-2015, le bilan définitif de la production s’est établi à 37,7 millions de quintaux (qx), en hausse de 10% par rapport à la saison 2013-2014. Lors de cette campagne, la récolte céréalière avait été de 34,54 millions de qx contre 49,1 millions de qx lors de la saison d’auparavant.
Fortement dépendante de la pluviométrie, la culture céréalière continue de souffrir de la sècheresse depuis ces cinq dernières années ainsi que de manque d’équipements adéquats. A noter que durant la campagne 2014-2015, c’est la région de l’est du pays, où se trouvent des zones céréalières potentielles, qui a pâti du stress hydrique durant la période allant de mars à avril.
L’Algérie a produit, en 2009, 60 millions de quintaux, alors que le chiffre ne dépasse pas actuellement les 40. Malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics pour développer la production céréalière en Algérie, les quantités de cérales importées ne cessent d’augmenter.
La facture d’importation des céréales (blés, maïs, orge) a baissé à 3,43 milliards de dollars (mds usd) en 2015 contre 3,54 mds usd en 2014, et ce à cause de la baisse des prix sur le marché mondial, alors que les quantités importées ont augmenté à 13,67 millions de tonnes (mt) contre 12,29 mt, selon les dernières statistiques des services des Douanes. Ainsi, la facture a reculé de 3,14% tandis que les quantités importées ont grimpé de 11,2%, précise le Centre national de l’information et des statistiques des douanes (Cnis).
Par catégorie de blés, c’est la facture d’importation de blé tendre qui a grimpé en s’établissant à 1,61 md usd contre 1,58 md usd (+1,6%), pour des quantités de 6,74 mt contre 5,43 mt (+ 23,96%).
Les professionnels appellent à cet effet à consentir des investissements énormes pour créer de nouvelles exploitations, ouvrir des pistes, mobiliser l’énergie électrique et forer des puits.