La polémique continue autour des actions menées par le premier ministre Abdelmadjid Tebboune, et commence à prendre un tournant plutôt, à contre courant des premières appréciations et réactions. Celles-ci se sont développées d’une façon exponentielle dés son arrivée à la tète du gouvernement, le présentant comme le sauveur de l’économie nationale, et l’homme de la situation. Et pour cause, les lueurs d’espoir qu’il a soulevé, en déclarant la guerre à la corruption, au passe droit et au clientélisme ambiant, se sont vite transformés en soutien sur les réseaux sociaux, notamment lorsque le premier ministre entame ses croisades, par la détermination de son gouvernement à séparer l’argent du pouvoir.
Aujourd’hui on nous parle d’un bras de fer entre le gouvernement et l’oligarchie, d’un mécontentement du président Abdelaziz Bouteflika relatif aux actions de Tebboune, exprimées par le directeur de cabinet du président de la république, sous l’aspect d’une sommation adressée au premier ministre, lui intimant l’ordre de « mettre fin aux initiatives considérées comme un harcèlement contre les hommes d’affaires ».
Que s’est il donc passé, entre l’incident de l’école supérieure de la sécurité sociale, jusqu’à la fameuse réunion de préparation de la tripartite ?
Les interprétations et les hypothèses n’ont pas cessé de tomber, et pour certains observateurs, l’humiliation portée à l’adresse du président du FCE à l’école supérieure de la sécurité sociale, était un message fort de changement de politique de gestion du pays, et les actions qui ont suivi n’ont fait que confirmer le début d’une opération « mains propres ».
D’autres voix se sont élevées pour crier à la manœuvre politique, visant à gagner l’opinion publique, en vue de la le préparer pour l’élection présidentielle de 2019. Et ce par le biais d’une mise en scène, qui ne dégagerait que ce que le peuple voulait entendre, en l’occurrence, mettre fin a toutes les injustices et redistribuer les cartes et les richesses sur la base du principe du mérite.
Alors que d’autres observateurs, n’y voient autre qu’un changement superficiel de la tète du gouvernement, et considèrent que ceux qui ont traqué les Bouchouareb , khallil, sont les mêmes qui essaient de traquer les patrons du FCE. Et considèrent que Tebboune s’est lancé dans un donquichottisme, qui ne servira que ces ambitions.
Or, toute ces hypothèses se sont réduit à néant lorsque le premier ministre adresse officiellement l’invitation, au président du FCE pour participer à la réunion de préparation de la tripartite. De fil en aiguille, les messages s’enchainent, et passent d’abord par les fameuses photos prises lors de l’enterrement de l’ex chef du gouvernement, M. Réda Malek, ou on voit clairement le frère du président afficher sa bonne entente et son amitié avec le président du FCE, le vent venait de tourner pour le premier ministre.
L’autre grande interrogation qui s’impose, est sans conteste, la rencontre informelle de Tebboune avec son homologue français Edouard Phillipe. Pourquoi Tebboune a-t-il accepté l’invitation du premier ministre français, en bravant tout les protocoles et usages.
Là encore, les langues se délayent pour parler d’un coup de maitre de la part du premier ministre, tentant de rallier l’opinion publique, et le soutien de Matignon à sa cause, et peut être sa candidature en 2019.
Tandis que d’autre avis font dans le parallèle, et notent que la situation actuelle, a évolué dans un sens, plus grave que celui d’un bras de fer entre le gouvernement et les hommes d’affaires, et parlent d’une rupture entre le premier ministre et la présidence.
Résultats des courses, en dépit de la crise économique qui ronge le pays depuis trois ans, et pour laquelle, les différentes solutions proposées n’ont pas engendré, au demeurant, une évolution significative. Il est plus que certain qu’une crise politique ne ferait qu’enfoncer le pays dans un chaos plus profond.
