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Nouvelle position de la France sur le Sahara occidental : « Nous allons prendre les mesures nécessaires » (Attaf)

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Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, a animé ce mercredi une conférence de presse au siège du ministère à Alger, durant laquelle il a évoqué les dossiers d’actualité inhérents à la politique étrangère. Le ministre s’est notamment exprimé sur la nouvelle position de la France sur la question du Sahara occidental, et la situation au Mali.

Le ministre a indiqué la réponse du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la nouvelle position de la France sur la question du Sahara occidental, « a été ferme, résolue et précise », estimant que la démarche française ne contribuera pas à la relance du processus diplomatique, mais alimentera plutôt l’impasse dans lequel le plan d’autonomie a plongé la question sahraouie depuis plus de 17 ans.

Répondant aux questions des journalistes, M. Attaf a fait savoir que le président de la République avait été informé, préalablement, de la démarche française par son homologue français qui a tenté de justifier cette décision, lors de leur rencontre, le 13 juin dernier, à Bari (Italie) en marge de la Réunion du G7.

A cette occasion, M. Attaf a estimé que les différents données et arguments avancés par le président français pour justifier le changement qu’il préparait, n’avait apporté aucune nouveauté, d’autant plus qu’il s’agit d’un rappel de la position française déjà exprimée en 2007 lors de la présentation du plan d’autonomie par le royaume marocain.

« Nous allons prendre les mesures nécessaires »

Cette démarche est à même de « contribuer à la relance du processus politique pour le règlement du conflit au Sahara Occidental, selon les justifications du président français qui a également souligné que la France demeurait fidèle à ses engagements et à ses obligations d’appuyer les efforts du Secrétaire général (SG) de l’ONU et à soutenir les efforts de son envoyé personnel ».

Qualifiant la réponse du président de la République de « ferme, résolue et précise », M. Attaf a indiqué que le président de la République, estimait que « la nouvelle position française n’est qu’une reproduction des positions exprimées auparavant, voir même les dépasse de très loin, car considérant le plan d’autonomie comme base exclusive pour le règlement du conflit au Sahara Occidental, reconnaissant expressément la prétendue +marocanité du Sahara Occidental+ et incluant clairement le présent et l’avenir du Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté marocaine ».

Comme première mesure, souligne M. Attaf , l’Algérie a décidé, donc, de réduire sa représentation diplomatique en France, en retirant son ambassadeur auprès de la République française, avec effet immédiat, et en confiant la représentation diplomatique algérienne en France, dorénavant, à un chargé d’affaires conformément aux traditions et us internationaux, pour exprimer la dénonciation algérienne de la démarche des autorités françaises.

« Nous allons prendre les mesures nécessaires, pour exprimer notre rejet de la démarche française dangereuse, qui menace la stabilité de la région et sape les efforts déployés, en cette conjoncture, pour parvenir à une solution pacifique et politique à la question du Sahara Occidental ».

Visite du président Tebboune en France

A une question sur la visite qui était prévue par le président de la République en France, le ministre a affirmé que « toutes les conclusions seront tirées dans le cadre de la préparation de la réponse à la démarche entreprise par la France », ajoutant que « le visite d’Etat qui était prévue s’inscrira, sans nul doute, dans le cadre de ces conclusions ».

« Je ne serai pas surpris si je dis que la décision française n’a pas contribué positivement à la concrétisation de cette visite, compte tenu des conséquences dangereuses qui découlent de la décision française qui est à même de compromettre non seulement, la résolution pacifique et politique de la question, mais aussi la sécurité et la stabilité de la région », a-t-il dit.

En outre, le ministre s’est dit surpris que la France ait choisi ce moment pour annoncer sa décision, d’autant plus que la conjoncture connait des mutations devant permettre aux Nations unies de relancer, via son envoyé spécial au Sahara Occidental, le processus de paix dans la région, ajoutant que l’ONU s’attèle à réactiver le mécanisme de relance des négociations de paix entre les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario.

Le règlement du conflit au Mali est politique et non militaire

Le ministre Ahmed Attaf a affirmé que le règlement du conflit entre les frères au Mali ne saurait être militaire mais « uniquement politique ». M. Attaf a rappelé la teneur du communiqué officiel de l’Algérie suite à la dénonciation par le Gouvernement malien de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, dans lequel elle avait mis en garde contre un éventuel retour de la guerre civile dans ce pays frère.

L’Algérie avait insisté dans ce communiqué sur trois données qu’elle juge encore « essentielles », notamment le fait que l’Accord de paix et de réconciliation signé à Alger en 2015 « a préservé la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali et l’unité nationale de ce pays frère », a rappelé M. Attaf.

Soulignant que la dénonciation de cet accord « porte préjudice à tous les acquis réalisés dans ce pays », le ministre a dit que « tout ce que l’Algérie redoutait est aujourd’hui une réalité dans la région avec le retour de la guerre civile contre laquelle elle avait mis en garde ».

Cela étant, « l’Algérie a affirmé qu’elle ne pouvait pas tourner le dos à ce qui se passe au Sahel et continue de suivre avec inquiétude la situation, en étant disposée politiquement à toujours contribuer à la sécurité, à la stabilité et à la paix dans la région », a affirmé M. Attaf. « L’Algérie s’est opposée aux guerres préventives car il s’agit de concepts coloniaux auxquels notre pays ne saurait souscrire aussi facilement », a soutenu M. Attaf.

Initiative africaine à l’ONU pour la criminalisation de la colonisation

Le ministre a fait état d’une initiative de l’Union africaine à l’ONU pour la criminalisation de la colonisation, assurant que l’Algérie sera parmi ses premiers défenseurs.

M. Attaf a précisé que « lorsqu’il est question de colonisation en général et de colonisation française en particulier, je suis de ceux qui plaident en faveur d’une action internationale collective pour que nous prenions, en tant que pays africains et non africains, l’initiative de criminaliser la colonisation au niveau des organisations internationales ».

« Il existe une initiative au sein de l’Union africaine pour la criminalisation de la colonisation à l’ONU. L’Algérie sera parmi ses premiers défenseurs », a affirmé le ministre, soulignant que le prochain sommet africain abordera ce dossier et prendra des décisions en la matière.

L’initiative aura un retentissement « plus large » et « plus fort » dans le cadre d' »une action collective en tant qu’Africains, d’autant que le continent a souffert du colonialisme », a soutenu M. Attaf.

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