Le gestionnaire de réseau de transport allemand, Bayernets, a annoncé un investissement de 210 millions d’euros (environ 225 millions de dollars), destiné à financer la partie allemande du Corridor SoutH2, qui devrait transporter de l’hydrogène vert à partir de l’Algérie, en passant par la Tunisie, l’Italie et l’Autriche, pour finir en Allemagne.
Ce nouveau gazoduc, dénommé Augusta, est une infrastructure de 40,5 kilomètres conçue pour le transport exclusif de l’hydrogène. Il se connectera au Corridor SoutH2, un projet d’hydrogène majeur soutenu par l’Union européenne, qui reliera les régions productrices d’hydrogène vert d’Afrique du Nord, en particulier l’Algérie et la Tunisie, aux marchés consommateurs d’Europe centrale.
Prévu pour être achevé d’ici 2030, le projet Augusta bénéficie d’un soutien financier solide de la part d’institutions bancaires de premier plan. KfW IPEX-Bank, Commerzbank et DZ Bank ont uni leurs forces pour co-financer cette initiative essentielle, soulignant l’engagement du secteur financier envers un avenir énergétique durable.
« Le gazoduc Augusta constitue une étape importante dans la garantie à long terme de l’approvisionnement énergétique de la Bavière et du Bade-Wurtemberg et permettra le transport de l’hydrogène à l’avenir », a déclaré Andreas Ufer, membre du conseil d’administration de KfW IPEX-Bank. Cette banque allemande KfW IPEX a un tiers du financement de l’investissement de Bayernets.
Lors d’une conférence sur l’énergie et le tourisme dans le développement durable au bassin méditerranéen, début juin à Palerme (Italie), le président du bureau Maghreb au ministère italien des Affaires étrangères et la coopération internationale, Filippo Colombo, a déclaré :
« Le projet du SoutH2 corridor pour la production de l’hydrogène vert en Algérie et son transfert vers l’Italie et l’Allemagne via la Tunisie incarne le principe de l’approche d’un partenariat basé sur les intérêts communs dans le cadre du plan Mattei et le souci de diversifier les ressources énergétiques pour une durabilité dans la Méditerranée ».
Fin avril, lors de la Conférence ministérielle du G7 sur le climat, l’énergie et l’environnement, organisée à Turin (Italie), le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, avait souligné que ce projet « placera l’Algérie au premier rang dans l’industrie prometteuse de l’hydrogène ».
A cette occasion, M. Arkab avait rappelé que le développement de l’hydrogène est « l’une des priorités du Gouvernement algérien », ajoutant que « l’Algérie possède des atouts importants pour devenir un acteur majeur sur le plan régional dans ce domaine, et ce, grâce à ces capacités en matière d’énergie solaire ». « L’Algérie aspire à devenir un axe principal de l’énergie sur le plan régional, et un hub énergétique à travers plusieurs mégaprojets ambitieux », avait-il dit.