Après la décision de l’Algérie de boycotter les ports marocains, deux grands armateurs, à savoir, CMA CGM et Maersk ont annoncé des mesures pour s’adapter aux nouvelles consignes algériennes d’éviter le transbordement/transit dans les ports du pays voisin de produits destinés au marché algérien.
En effet, le 10 janvier, l’Association des banques et des établissements financiers (Abef) a émis une note relative aux opérations de domiciliation, pour les contrats de transport qui prévoient le transbordement/transit par les ports marocains.
Selon la note adressée aux banques de la place, « dans le cadre des opérations de commerce extérieur, il a été décidé de refuser toute opération de domiciliation, pour les contrats de transport qui prévoient le transbordement/transit par les ports marocains ».
La note a précisé qu' »avant toute domiciliation, il y’a lieu d’inviter vos services concernés à l’effet, de s’assurer auprès des opérateurs économiques, que le transbordement/transit n’intervient pas par les ports marocains ».
Ainsi, le 19 janvier, le groupe CMA CGM a annoncé que, dans le cadre d’une réorganisation de ses services au service de l’Algérie, que toutes les marchandises destinées à Oran, Mostaganem et Ghazaouet (Algérie) transiteront désormais soit via Algésiras, soit via Valence au lieu de Tanger, rapporte Le Marin.
Le 24 janvier, Maersk a annoncé, selon la même source, rediriger la majorité de ses expéditions vers les ports d’Alger, Skikda et Bejaia via Barcelone et Algésiras, mettant ainsi fin aux opérations de transbordement à Tanger Med (port marocain).
Le boycott des ports marocains par l’Algérie s’ajoute à une série de mesures économiques annoncées à l’encontre du voisin de l’ouest dans la foulée de la rupture des relations diplomatiques en août 2021. Après cette rupture, l’Algérie a décidé de fermer son espace aérien aux avions marocains et procédé à la fermeture du gazoduc Maghreb Europe (GME).
Ce boycott intervient parallèlement à la reprise, dimanche 14 janvier, des échanges commerciaux avec l’Espagne après plus de 18 mois de blocage, provoqué en mars 2022 par la décision du gouvernement espagnol d’apporter son appui au plan marocacain pour le Sahara occidental.