Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué, ce dimanche, lors d’un entretien téléphonique, avec son homologue francais, Emmanuel Macron, sa visite « attendue » en France.
L’entretien a été l’occasion d’évoquer « la visite attendue du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en France, ainsi que les relations bilatérales », indique un communiqué de la Présidence de la République publié sur sa page Facebook, faisant état d’échange de vœux à l’occasion du nouvel an 2024.
La visite d’Etat du président Tebboune en France avait été annoncée plusieurs fois et reportée. La visite, programmée d’abord début mai, avait été repoussée à juin et n’a pas eu lieu jusqu’à présent.
La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a indiqué que la visite d’État du président de la République, Abdelmadjid Tebboune en France fait « toujours l’objet de préparatifs ». M. Attaf a précisé que la visite dépend du règlement de cinq dossiers.
« En toute sincérité, les conditions de cette visite ne sont pas idoines », a déclaré Ahmed Attaf dans une interview accordée à Atheer, la plateforme de la chaine qatarie Al Jazeera. Le ministre a énuméré les dossiers de la mémoire, la mobilité, la coopération économique, les essais nucléaires français dans le Sahara algérien et celui de la restitution de l’épée ainsi que le burnous de l’émir Abdelkader.
« Dans le programme, le président de la République devait se rendre au Château d’Amboise où était emprisonné l’Émir Abdelkader (…). Pour la symbolique, on a demandé la restitution de l’épée et du burnous de l’Émir, mais les autorités françaises ont refusé arguant la nécessité d’une Loi », a révélé Ahmed Attaf.
Pour ce qui est des essais nucléaires français dans le Sahara, Ahmed Attaf a indiqué que l’Algérie demandait « une reconnaissance des dommages causés » ainsi que « des indemnisations ». Entre 1960 et 1966, la France a procédé à 17 essais nucléaires sur les sites de Reggane, puis d’In Ekker, dans le Sahara.
Ces essais ont eu des conséquences dévastatrices, provoquant une contamination généralisée dans la région et causant des dommages irréparables aux habitants. Le nuage radioactif issu des essais s’est étendu jusqu’aux pays africains voisins, ainsi qu’aux côtes de l’Espagne et de la Sicile.
« Nous ne sommes pas parvenus à des accords sur cinq grands et lourds dossiers. Mais nous continuons à travailler dessus », a indiqué M. Attaf, en soulignant que les visites entre les responsables des deux pays se poursuivent pour préparer cette visite d’Etat.
En août dernier, le président Tebboune avait déclaré que sa visite d’Etat en France était « toujours maintenue » mais dépendait « du programme » de l’Élysée, précisant qu’une « visite d’État a des conditions » et « n’est pas une visite touristique ». La visite, programmée d’abord début mai, avait été repoussée à juin, n’a pas eu lieu jusqu’à présent.
Concernant la coopération économique, Ahmed Attaf a fait savoir que la France de la proposition faite par l’Algérie de créer un fonds d’investissement commun d’un montant de 100 millions d’euros, bien qu’il figure dans la Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé entre les deux pays qui a été signée le 27 août 2022 par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron à l’issue de la visite de travail effectuée par ce dernier en Algérie. « Ils nous ont dit, on n’a pas besoin de Fonds », a révélé le chef de la diplomatie algérienne.
Le ministre Ahmed Attaf n’a pas abordé le dossier de la mobilité, qui empoisonne, autant que les autres, les relations algéro-françaises dans un contexte marqué en France par les appels à la dénonciation de l’accord de 1968 qui régit l’immigration algérienne dans l’Hexagone.