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Attaf : l’Espagne n’est pas un pays ennemi

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L’Algérie et l’Espagne se sont reconcilées apres 19 mois de crise diplomatique. Alger a nommé en novembre dernier un nouvel ambassadeur a Madrid. Le processus de dégel des relations entre l’Algérie et l’Espagne a débuté lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, où Alger et Madrid ont renoué contact.

L’évolution du discours de Pedro Sánchez, chef du gouvernement espagnol, sur la question du Sahara a joué un rôle crucial dans cette détente. Les déclarations de Sánchez à l’ONU, plaidant pour une solution au conflit du Sahara occidental conforme à la charte des Nations Unies et des résolutions du Conseil de Sécurité, ont été bien accueillies à Alger. La position espagnole en faveur de la création d’un État palestinien a également contribué au dégel des relations, comme en témoigne le discours d’investiture de Pedro Sánchez appelant Israël à mettre fin à la « tuerie aveugle » des Palestiniens.

Depuis, les signes de retour à la normale des relations entre les deux pays se sont multipliés. Il y a eu notamment le renforcement des vols depuis l’Algerie vers l’Espagne, à travers l’augmentaiton des dessertes vers Barcelone et la reprise du vol entre Alger et Madrid. Il y a eu également la rencontre entre le president du CREA, Kamel Moula, et l’ambassadeur de l’Espagne en Algerie.

Rappelons que la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne avait débuté en mars 2022 avec le rappel de l’ambassadeur algérien à Madrid, en réaction à l’alignement de Pedro Sánchez sur les thèses marocaines sur le Sahara occidental. Les mesures de représailles de l’Algérie, gelant l’accord d’amitié de 2002 et suspendant les relations commerciales, ont eu des conséquences importantes sur des centaines d’entreprises espagnoles.

« Je ne pourrais jamais qualifier l’Espagne de pays ennemi »

Dans une interview qu’il a accordée à la journaliste algérienne de chaîne qatarie Al Jazeera Khadidja Bengana, diffusée sur la plate-forme youtube Atheer, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf s’est exprimé sur de nombreuses questions diplomatiques, notamment sur les relations entre l’Algérie et l’Espagne et la fin de la brouille diplomatique entre les deux pays.

« Je ne pourrais jamais qualifier l’Espagne de pays ennemi », a déclaré M. Attaf, en réponse à une question de la journaliste de la chaîne Al Jazeera. « Nous avons un problème politique », a expliqué le ministre, qui a ajouté que « les relations étaient devenues tendues ». « Nous avons rappelé notre ambassadeur parce que le problème politique qui a conduit à ce résultat est très important pour nous », a-t-il précisé, en indiquant qu’ »il ne faut pas oublier que l’Espagne est le pays qui a colonisé le Sahara occidental et qu’elle a une responsabilité particulière envers le Sahara occidental. » « Nous n’avons pas accepté cette facilité avec laquelle elle a annoncé son soutien au plan d’automonie (du Maroc, ndlr) pour le Sahara occidental », a-t-il dit.

Selon M. Attaf, l’Espagne a changé sa position « à 180 degrés ». « Ce qui a donné le feu vert a la réévaluation de nos relations avec l’Espagne, c’est le discours prononcé par Pedro Sanchez à l’Assemblée générale des Nations Unies et il a changé de position ». Selon lui, la position de l’Espagne sur le Sahara occidetal est conforme a celle de l’Union europeenne (UE) et ce que lAlgerie demandait. La position de l’UE est alignée sur le processus de l’ONU, visant à parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.

Relations avec le Maroc

Le ministre a été également interrogé sur les relations avec le Maroc. L’Algerie avait rompu ses relations diplomatiques avec le pays voisin en août 2021.

« A la suite du seisme qui a frappé (8 septembre 2023) les frères marocains, nous étions parmi les premiers qui ont pris l’initiative des aides. Malheureusement, les autorités marocaines ont refusé la main tendue de la part de l’Algerie », a rappelé le chef de la diplomatie algerienne.

« J’ai été chargé de téléphoner a mon homologue marocain Nasser Bourita, pour lui présenter les condoléances au nom de l’Algérie et lui exprimer notre disposition à venir en aide. Il (Bourita) n’a pas repondu a mon appel », a fait savoir M. Attaf.

« Nous étions prêts à faire plus que les quatre avions qui allaient decoller a destination du Maroc pour acheminer les aides une fois l’autorisation des autorités marocaines accordée », a indiqué le ministre, qui a souligné que « jusqu’à ce jour, il n’y a pas eu de réponse à mon appel téléphonique ». « La bonne volonté politique était inexistante du côté des autorités marocaines qui n’étaient pas disposées à cela », a conclu le MAE algérien.

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