Les achats de blé russe par l’Algérie pourraient atteindre 2.5 millions de tonnes d’ici juin 2024. Selon Eduard Zernin, président de l’Union russe des exportateurs de céréales, la Russie pourrait expédier 2,5 millions de tonnes de blé vers l’Algérie d’ici la fin de la campagne 2023/2024 en juin prochain.
« L’Algérie est l’un des plus grands importateurs de céréales au monde et un marché important pour le blé russe, avec des volumes d’offre croissants de saison en saison », a-t-il indiqué à l’agence Interfax, en marge d’une mission commerciale des exportateurs agricoles russes en Algérie.
Et de préciser : « Depuis le début de la saison en cours [à partir du 1er juillet 2023], nous avons déjà fourni plus de 1,3 million de tonnes, alors qu’un an plus tôt (2022/2023, ndlr), ce n’était que 340 000 tonnes. »
Sur l’ensemble de la saison (qui se termine le 30 juin 2024), les exportations pourraient atteindre 2,5 millions de tonnes, a-t-il indiqué, ajoutant qu' »en général, il pourrait y en avoir davantage, en tenant compte des cultures fourragères ».
Selon Eduard Zernin, ces progrès sont dus aux contacts commerciaux directs établis dans le cadre des initiatives de « diplomatie céréalière » menées par le syndicat en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, Rosselkhoznadzor et le centre Agroexport.
« Au cours de la mission commerciale en cours, les exportateurs russes ont eu l’occasion de discuter de l’expansion de l’approvisionnement en blé et en cultures fourragères de l’Algérie, ainsi que de présenter les documents nécessaires à l’accréditation de l’État en tant que fournisseurs », a-t-il expliqué selon la même source.
Pour rappel, l’Algérie avait modifié fin 2020 son cahier des charges relatif à l’importation de blé, ce qui a permis au blé russe, qui jouit d’un rapport qualité-prix, d’entrer sur le marché algérien depuis 2021. Selon les données d’Agroexport, la Russie a exporté en 2022 pour près de 400 millions de dollars de blé vers l’Algérie, soit 4 fois plus qu’un an plus tôt.
A noter que le blé russe a ravi des parts de marché à d’autres origines sur le marché algérien, notamment le blé français, qui est en net recul, ces dernières années, sur ses marchés traditionnels, comme l’Afrique du Nord.
L’Algérie est le second plus important marché pour le blé en Afrique derrière l’Égypte. Le pays consomme annuellement 11 millions de tonnes, dont à peine le tiers de cette quantité est satisfait par la production locale.
Le gouvernement avait indiqué en octobre dernier que la production céréalières a atteint 30 millions de quintaux (3 millions de tonnes) durant la campagne 2022/2023. Une production en baisse par rapport à cette de la campagne précédente (2021/2022) durant laquelle plus de 40 millions de quintaux ont été produits.
Au moins 90.000 agriculteurs dans 34 wilayas touchés par la sécheresse, avec une superficie sinistrée estimée à 1,2 million d’hectares et un déficit hydrique de 90% dans la plupart des wilayas du nord du pays, durant la campagne 2022/2023. Les résultats de ce recensement sont préliminaires.