L’économiste ultralibéral Javier Milei a créé la surprise en remportant dimanche le second tour de l’élection présidentielle en Argentine avec près de 56% des voix, selon des résultats partiels. Souvent classé à l’extrême-droite, Milei a battu le ministre de l’Economie Sergio Massa, qui était classé au centre-gauche. Cette victoire marque un tournant dans la politique argentine, mettant fin à deux décennies de domination des blocs péronistes et de centre-droit.
Après le décompte de plus de 99% des votes, Javier Milei possède une avance de plus de onze points sur son rival péroniste. Sergio Massa avait pourtant pris la tête du premier tour le 22 octobre, mais le pays a clairement exprimé son désir de changement lors du second tour.
Javier Milei, âgé de 53 ans, prendra ses fonctions le 10 décembre. Dans son discours de victoire, il a déclaré que « aujourd’hui commence la fin de la décadence » et la « reconstruction de l’Argentine ». Devant des milliers de partisans à Buenos Aires, il a annoncé la fin du « modèle appauvrissant de la caste » et l’adoption d’un « modèle de liberté » pour rétablir la puissance mondiale de l’Argentine.
L’économiste ultralibéral a souligné les défis auxquels le pays est confronté, notamment l’inflation, la stagnation, le chômage, l’insécurité, la pauvreté, et la misère. Milei affirme que ces problèmes ne pourront être résolus qu’en adoptant à nouveau les idées de liberté. Il a clairement indiqué qu’il n’y aurait pas de place pour le gradualisme ou les demi-mesures dans son gouvernement.
Milei a tendu la main à tous les Argentins et dirigeants politiques, appelant à rejoindre la nouvelle Argentine. Cependant, il a également mis en garde contre d’éventuelles résistances sociales à ses réformes, soulignant que des changements radicaux étaient nécessaires pour surmonter les problèmes du pays.
Cette élection marque la défaite des deux principaux blocs politiques qui ont dominé la scène argentine au cours des vingt dernières années. Favori dès le premier tour, Javier Milei incarne la frustration de la population argentine après des années de difficultés économiques, marquées par une inflation à deux chiffres et une pauvreté persistante.
Nouveau venu en politique, Milei a adopté un discours antisystème, promouvant des idées populistes et agressives. Il a plaidé en faveur d’une « dollarisation » de l’économie argentine, souhaitant « dynamiter » la Banque centrale. Il s’oppose à toutes aides sociales, qu’il accuse d’être la source de l’endettement du pays, et veut couper dans une majorité des services publics, dont l’école gratuite. Enfin, il nie la responsabilité humaine dans le changement climatique.
L’élection de Javier Milei ouvre une nouvelle ère politique en Argentine, suscitant à la fois l’espoir du changement et l’inquiétude quant à la radicalité de ses propositions.