Les stations de dessalement de l’eau de mer en Algérie seront dotée d’une technologie américaine pour réduire la consommation d’énergie de ces usines. Cette technologie sera fournie par l’entreprise américaine Energy Recovery, qui vient d’annoncer avoir remporté plusieurs contrats en Algérie.
Dans un communiqué publié sur son site internet mercredi 18 octobre, Energy Recovery a précisé qu’elle a remporté plusieurs contrats pour fournir sa technologie PX Pressure Exchanger (PX) à des projets de dessalement en Algérie, d’une valeur totale de plus de 28 millions de dollars.
Le PX d’Energy Recovery est une technologie qui permet de réduire la consommation d’énergie lors du processus de dessalement de l’eau de mer, contribuant ainsi à réduire les coûts opérationnels. En plus de cela, Energy Recovery estime que ces unités PX permettront d’éviter le rejet de plus de 560 000 tonnes de carbone dans l’atmosphère chaque année, soit l’équivalent de retirer environ 120 000 voitures de la route.
Le dessalement joue un rôle important dans la stratégie de l’Algérie pour lutter contre la pénurie d’eau, souligne l’entreprise américaine, qui précise que le dessalement fournit actuellement 17 % de l’eau en Algérie, et le pays a fait de l’augmentation de la part du dessalement dans l’approvisionnement en eau une priorité, avec pour objectif d’atteindre 50 % d’ici 2030, en réponse aux changements climatiques.
L’engagement de l’Algérie envers le dessalement se reflète dans sa stratégie de l’eau, qui inclut la création d’une agence dédiée au dessalement, explique la même source, qui indique que les projets pour lesquels Energy Recovery fournira des équipements PX visent à soutenir cette vision en fournissant de l’eau potable aux communautés locales. L’ensemble des commandes devrait être livré en 2023, ajoute l’entreprise.
« L’Algérie est un exemple clair de pourquoi le dessalement continue d’être une partie essentielle d’une stratégie diversifiée d’approvisionnement en eau face à la pénurie d’eau dans le monde », a déclaré Rodney Clemente, vice-président senior de l’eau chez Energy Recovery, cité dans le communiqué.
Et d’ajouter : « Alors que l’Algérie a également investi dans la réutilisation, la conservation et la construction de barrages pour augmenter la capacité en eau, le dessalement de l’eau de mer demeure la seule source de résistance à la sécheresse. Avec ces nouveaux contrats, nous aurons près de 3,5 millions de mètres cubes par jour de capacité installée dans le pays. Les clients du monde entier continuent de compter sur le PX pour répondre à leur demande en eau tout en optimisant leurs coûts opérationnels. »
L’Algérie compte actuellement 14 usines de dessalement d’eau de mer d’une capacité de production estimée à 1,5 million de mètres cubes par jour. Cinq nouvelles stations en cours de réalisation à Bejaia (Tighremt), Boumerdes (Cap Djinet), El Tarf (Koudiet Eddraouche), Oran (Cap Blanc) et Tipaza (Fouka), entreront en production d’ici fin 2024, portant le nombre total des stations au 19.
Avec ces nouvelles usines, la capacité de dessalement de l’Algérie passera à 3,6 millions de mètres cubes par jour. Fin septembre dernier, l’Algerian Energy Company (AEC), filiale de Sonatrach, avait annoncé l’entrée en phase de production de la station de dessalement d’eau de mer de Corso (wilaya de Boumerdès), à pleine capacité de 80.000 m3/jour. En mars 2023, la station de dessalement d’El Marsa à Skikda a été mise en service.
D’autres projets de stations de dessalement sont inscrits, notamment à Tizi-Ouzou, où il est prévu la réalisation de deux usines à Azeffoun et Tigzirt. Il est également prévu un projet à Skikda et un autre à Jijel.