Le « Poulet vert », la première filière avicole sans antibiotique en Algérie, est en pleine croissance. Arrivé l’été dernier dans les commerces algériens, et deux mois après, la marque écoule 8 tonnes par jour.
Le projet du poulet sans antibiotique a été initié en 2020 par les laboratoires français Biodevas, basés à Sarthe, avec son partenaire exclusif Plantaxion en Algérie (distributeur des produits de Biovedas sur le marché algérien depuis 2014).
Le directeur général des laboratoire Biodevas, François Blua, explique que ce projet « a d’abord connu deux ans de test avec l’ITELV (institut technique des élevages en Algérie) pour vérifier la faisabilité technique et économique de la production de poulets antibiotiques, avant de convaincre le groupe Khider qui compte parmi les leaders algériens de l’élevage avicole et est propriétaire du plus grand abattoir d’Algérie ».
Ensuite, a-t-il ajouté, la marque « Poulet Vert » a été créée en novembre 2022 et revendique fièrement l’absence d’antibiotique. Le produit est arrivé l’été dernier dans les boucheries, supermarchés locaux, certains distributeurs, comme Carrefour, le restaurant de la SNTF, Newrest Catring, des écoles privées… précise le journal français La Tribune.
La même source note que deux mois après, la marque « Poulet vert » arrive à écouler 8 tonnes par jour, soit 6 000 poulets par semaine, et les perspectives de croissance tablent sur 12 tonnes d’ici à la fin de l’année, malgré un prix de 10% à 15% supérieur au poulet conventionnel. Pour François Blua, ces chiffres témoignent d' »une vraie attente » des consommateurs pour une filière animale garantie sans traitement antibiotique.
« Aujourd’hui, toute la marchandise s’écoule. La demande n’est pas encore satisfaite mais il n’est pas question de surproduire. L’idée est d’avancer pas à pas », a indiqué le directeur général de Bidevas, qui relève que les volaillers algériens se convertissent eux aussi petit à petit aux poulets élevés sans aucun antibiotique. « Les éleveurs sont partants car cette filière est plus rentable », dit-il. Et si, lors d’un passage viral, un traitement antibiotique doit être fait, dans ce cas, le poulet est déclassé de la filière. « Mais c’est à la marge. Cela concerne moins de 5% des élevages », selon M. Blua.
La filière, soutenue par l’association de protection du consommateur APOCE, inclut un laboratoire privé domicilié en Algérie certifiant l’absence de résidus d’antibiotiques, selon le journal La Tribune, qui note qu’une prochaine étape de labellisation [le dossier est en cours, ndlr] viendra ensuite.
« Cette filière est un marché de niche. Nous avons souhaité nous impliquer dans ce projet car Plantaxion est un distributeur qui travaille pour l’ensemble de notre gamme. Pour Biodevas, c’est aussi l’occasion de prouver que la qualité de nos produits permet d’éviter des traitements antibiotiques dans des conditions d’élevage pas toujours optimales (normes hygiène…). C’est une vraie preuve de concept pour le dupliquer dans d’autres pays », explique François Blua.
« Depuis 2005, Biodevas Laboratoires formule et produit des biosolutions 100% naturelles, à base d’extraits de plantes issues de l’agriculture biologique, pour permettre la diminution des produits de synthèse (pesticides, antibiotiques…) dans le secteur agricole, dans le traitement des cultures et des animaux (porc, volaille, ruminant) », détaille-t-il, et d’ajouter : « Nous maîtrisons l’ensemble de la chaîne de fabrication de nos produits, de la matière première aux produits finis. »
Selon la Tribune, Biodevas réalise, actuellement, plusieurs essais de conviction au Moyen-Orient (Émirats Arabes Unis, Liban, Égypte, Arabie Saoudite, Jordanie) et en Amérique du Sud (Mexique, Chili, Bolivie, Brésil). « Nous sommes dans des démarches de prospection », indique François Blua. Biodevas affiche une présence dans 25 pays (Asie, Maghreb, Canada, Europe, Afrique Subsaharienne…).