Une délégation chinoise de haut niveau, composée de responsables de la Région autonome du Xinjiang (Ouest de la République populaire de Chine), se rendra à partir de la semaine prochaine à Alger, pour discuter des opportunités de coopération qui s’offrent aux deux parties, a annoncé un responsable local de cette Région aux journalistes algériens qui ont visité récemment la République populaire de Chine.
Des préparatifs sont en cours en prévision du déplacement de cette délégation à Alger, qui intervient après la visite d’Etat, effectuée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune à la République populaire de Chine, en juillet dernier, et qui a ouvert de larges perspectives à la coopération et au partenariat entre les deux pays à travers la signature d’une vingtaine d’accords et de mémorandums d’entente dans plusieurs secteurs, a-t-on précisé lors de cette visite de la délégation de journalistes algériens à Urumki, capitale du Xinjiang, organisée à la veille de la célébration du 74ème de anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.
Lors de son séjour en Chine, la délégation algérienne a visité plusieurs institutions, organismes gouvernementaux, entreprises, instituts de formation et projets économiques situés dans des villes de l’Ouest de la République populaire de Chine.
La visite de la centrale solaire photovoltaïque de Huanghe, la plus grande au monde, située dans la province de Qinghai (dans le Ouest de la République populaire de Chine) et d’une une capacité de production annuelle de près de 5 milliards de kWh, a constitué la principale halte du séjour de la délégation algérienne.
Cette centrale photovoltaïque, qui s’étend sur une superficie totale de 56 km2 dans une zone semi désertique, a une capacité 2,2 GW d’électricité destinée aux populations locales mais aussi aux agglomérations du Centre et de l’Est du pays, selon les explications fournies par les ingénieurs de ce projet intégré, qui produit aussi de l’électricité éolienne et hydraulique, à partir de deux grands barrages situés dans la région.
Lancé en 2013, le projet compte quelque 7 millions de panneaux solaires et fonctionne grâce à une solution intelligente complète fournie par le géant chinois de la technologie, Huawei, permettant surtout le stockage de l’énergie solaire générée dans des onduleurs (batteries de grande capacité) sur place avant son acheminement vers les consommateurs.
A Kashgar, une des villes de la route de la soie, la visite de l’ancienne cité avec son célèbre marché, plonge le visiteur dans un décor des mille et une nuit et où sont vendus soie, safran, épices, fruits secs, fromage de chamelle, chapeaux locaux et tant d’objets et de bijoux d’artisanat, fabriqués sur place dans des ateliers centenaires qui défient le temps.
Dans la capitale du Xinjiang, Urumqi, les responsables locaux de cette Région autonome ont tenu à assurer leurs hôtes de leur volonté et de celle de Pékin à veiller au développement socio-économique de la région.
Après une quinzaine d’années de lutte contre le terrorisme (2003 à 2018), les autorités misent sur le développement socio-économique et culturel de cette région, qui reçoit toujours l’aide du gouvernement central de Pékin, pour se mettre au même niveau de développement que les autres régions chinoises.
En 2020, deux ans après avoir mis fin aux actes terroristes qui avaient secoué cette région pendant une quinzaine d’année, le gouvernement local est parvenu à mettre fin définitivement à la pauvreté dans cette vaste région, qui constitue le sixième de la superficie de la Chine, a expliqué un responsable local.
Des projets de mise en valeur de terres pour la production du maïs et d’élevage bovin et ovin, s’étendant sur des milliers d’hectares, ou celui d’une compagnie high-tech de l’agriculture du futur où sont produits des légumes et du fourrage en hauteur dans des étagères superposées dans des containers avec un système d’irrigation d’eau réutilisée, sans engrais ni pesticides -donnant des produits meilleurs que ceux des standards européens- sont cités comme des exemples de réussite de la politique d’intégration des populations locales dans le processus de développement engagé par le gouvernement.
L’Institut des sciences islamiques constitue aussi un véritable centre de formation et de propagation de l’islam modéré et de lutte contre le fanatisme et extrémisme. Les programmes enseignés ont trait à la Charia islamique ainsi que des modules de politique et de droit ainsi qu’un programme culturel.
Non loin de cet institut, se dresse l’Université des arts, une véritable institution de promotion du patrimoine culturel de la région et qui abrite un musée des instruments de musique, utilisés depuis des siècles par les habitants du Xinjiang, témoignant de leur amour pour l’art et la musique, à l’instar du « 12 Muqam », un genre musical des Ouighours et qui est inscrit patrimoine de l’humanité par l’UNESCO.