Le réseau social américain Facebook frôle désormais le seuil symbolique de 2 milliards d’utilisateurs et continue de voir ses recettes publicitaires croître.
Le groupe de Mark Zuckerberg a encore élargi son audience au premier trimestre et compte désormais 1,94 milliard d’utilisateurs revendiqués au 31 mars, contre 1,86 milliard trois mois plus tôt. Les marchés financiers tablaient sur 1,91 milliard d’utilisateurs. La part de ceux qui interagissent de manière quotidienne avec le service a augmenté de 18% en un an à 1,28 milliard, a précisé mercredi Facebook.
Sans surprise c’est en Asie-Pacifique et dans le « reste du monde » hors Etats-Unis et Europe que Facebook enregistre le plus de nouveaux membres.
L’Asie-pacifique comprend désormais 716 millions d’utilisateurs, soit 27% de plus comparé à il y a un an. Aux Etats-Unis, Facebook a enregistré au premier trimestre une hausse de 5% seulement de ses utilisateurs et 6% en Europe.
« Nous avons eu un bon démarrage en 2017 », a souligné mercredi Mark Zuckerberg, ajoutant que Facebook continue à développer des outils pour agrandir sa communauté.
Sur le plan financier, le réseau social a dégagé un bénéfice net de 3,06 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 76,3% sur un an, pour un chiffre d’affaires de 8,03 milliards, en hausse de 49,2%.
A Wall Street, le titre perdait toutefois 2,47% à 148,05 dollars vers 22H55 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.
« Vu que la croissance reste saine et robuste, nous estimons que les craintes persistantes sur l’implication des utilisateurs et la concurrence devraient se dissiper », avance Colin Sebastian, analyste au cabinet Baird.
Facebook, qui gagne de l’argent en vendant des spots publicitaires aux annonceurs, a enregistré un bond de 51,06% à 7,86 milliards de dollars de ses recettes publicitaires, soit 85% du chiffre d’affaires. Environ 85% de ces revenus proviennent des accès mobiles aux services du groupe.
Le cabinet spécialisé eMarketer estime que les recettes publicitaires globales devraient augmenter de 35% cette année à 36,29 milliards de dollars, ce qui donne à Facebook une part de marché de 16,2%, contre 33% à Google.
Le directeur financier David Wehner a toutefois prévenu mercredi que la croissance de ces revenus devrait ralentir de façon « importante » cette année, lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats aux analystes.
Le bond trimestriel des recettes publicitaires est toutefois le dernier signe que les annonceurs embrassent de plus en plus Facebook et Instagram pour faire passer leurs messages en dépit de la concurrence de Snapchat et de Google.
Le réseau social multiple les initiatives pour préserver cette manne et teste ainsi depuis peu l’insertion de publicité en plein milieu d’une vidéo et continue d’investir dans les outils de vidéos originales, en l’occurrence de courte durée. Des vidéos de 15 secondes apparaissent ainsi sur les pages consultées par les utilisateurs et sont lancées automatiquement, mais sans le son tant que l’internaute ne clique pas dessus.
Les publicités vidéo, tout comme les publicités sur Instagram, figurent parmi les activités censées assurer des relais de croissance à Facebook.
Le réseau social a également déployé une offre destinée aux TPE et PME, leur permettant de ne cibler que les utilisateurs se trouvant dans un périmètre restreint afin d’augmenter le trafic dans leurs magasins, acquérir de nouveaux clients ou communiquer sur une opération spéciale auprès d’une clientèle locale.
Tous ces efforts, ainsi que le besoin de se diversifier dans l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et d’investir dans des centres de données et de recherche coûtent cher. Les dépenses du groupe devraient flamber de 40 à 50% cette année comparé à 2016.
« Nous continuons d’investir agressivement pour améliorer notre activité et apporter davantage de valeur à la communauté » des utilisateurs, a défendu M. Wehner.
La gestion de la violence par le réseau social pourrait toutefois refroidir certains annonceurs après plusieurs drames filmés en direct sur Facebook ou mis en ligne après les faits. Ces publications ont choqué les internautes dans le monde entier.
Conscient du risque, Facebook a annoncé mercredi embaucher 3.000 personnes supplémentaires pour filtrer les contenus postés sur le réseau social.
Afp